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Tchad : Un ancien Directeur du protocole d’État nommé Premier ministre 

La “machine démocratique” est en marche au Tchad. Le Général Mahamat Idriss Deby Itno a définitivement troqué son galon avec un “costume de démocrate”. Son investiture a eu lieu ce 23 mai, en présence de nombreux Chefs d’État africains dont le Nigérian Bola Tinubu et le Togolais Faure Gnassingbé. Ce même jour, le diplomate Allah Maye Halina a été nommé Premier ministre. 

L’ancien ambassadeur du Tchad en Chine, Allah Maye Halina, devrait former un nouveau gouvernement dans “les plus brefs délais”.

Dans une déclaration faite sur sa page Facebook jeudi, le nouveau Chef du gouvernement tchadien dit mesurer l’immensité de la tâche.

“Je suis conscient de la lourde responsabilité qui m’est confiée et je tiens à vous assurer de ma détermination sans faille à servir notre nation avec honneur et dignité”, a-t-il indiqué.

Dans ce sens, il dit s’engager à “œuvrer sans relâche pour le bien-être de tous les Tchadiens”. Et à poursuivre les chantiers du développement.

Il promet par ailleurs de “tout mettre en œuvre pour être à la hauteur des attentes”.

Vers le “modèle tchadien” ?

Ancien berger, le Général Mahamat Idriss Deby Itno (40 ans) est arrivé à la tête de l’Etat tchadien en avril 2021 après le décès de son père (officiellement sur le champ de bataille contre les rebelles).

Le Général Mahamat Idriss Deby Itno

La Transition, initialement prévue pour 18 mois, a été prolongée de 24 mois supplémentaires. Le Dialogue national souverain et inclusif (DNIS) qui a autorisé la prolongation de la Transition en octobre 2022 a également entériné la possibilité pour Mahamat Idriss Déby de se présenter à la présidentielle à l’issue de la transition. En dépit d’une promesse faite à la communauté internationale (Union africaine et Union européenne) de ne pas se présenter à l’élection présidentielle. Il a ainsi été élu le 6 mai dernier, avec 61,03% des suffrages.

Plusieurs autres pays africains sont sous des Transition dirigées par des militaires.

En Afrique de l’Ouest par exemple, le Mali, le Burkina, le Niger et la Guinée sont sous transition avec des Présidents militaires. La question électorale, parfois évoquée par certains acteurs de la société, ne semble pas avoir l’assentiment des dirigeants. Ce qui crée, à certains endroits, des tensions socio-politiques.

Au Burkina, des assises sont prévues les 25 et 26 mai pour “délibérer sur la suite à donner à la Transition”.

Une chose semble certaine : la fin de la Transition prévue pour juillet 2024 n’aura pas lieu. Puisque le processus électoral n’a pas encore été entamé.

Au Mali, le “dialogue inter-Maliens”, initié par le pouvoir en mai 2024, a recommandé, entre autres, la prolongation de la Transition “jusqu’à la stabilisation du pays”. Durée estimée : deux à cinq ans.

@DR

Parmi les 302 recommandations et résolutions formulées par les Maliens pour la paix et la réconciliation nationale, figure la possibilité pour le colonel Assimi Goïta de se présenter à la présidentielle lorsqu’elle sera organisée.

En d’autres termes, les prochaines années, on pourrait assister à une “nouvelle vague de démocratisation des régimes militaires” en Afrique subsaharienne.

Lire aussi | Tchad : Le Premier ministre démissionne 

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