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Justice/ »Adja la guérisseuse » parle : « Mon pouvoir m’a signalé qu’un problème grave allait survenir »

C’est enfin au tour de Larissa Nikiema dite « Adja de Komsilga » de passer à la barre. Elle est poursuivie pour « incitation à séquestration et incitation à des coups et blessures ».  Elle ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés.

Avant de répondre aux questions, Larissa Nikiema récite une sourate et livre sa version des faits. « Le jeudi matin, mon pouvoir m’a signalé qu’un problème grave allait survenir. Le pouvoir m’a dit qu’un homme de teint noir allait venir, qu’il allait provoquer quelqu’un. Que si on répondait à la provocation, on aurait des problèmes. Le lundi, vers 15h30, les employés ont emmené la victime. J’ai dit de l’amener au site de soin, et que je les rejoindrais dès que je finis. J’ai fini aux alentours de 23h. J’avais oublié l’affaire. C’est mon papa qui m’a réveillé. Il m’a raconté que les employés ont battu la victime, et qu’elle-même dit qu’elle ne jouit pas de toutes ses facultés et demande que sa famille vienne la chercher. Je ne me suis pas rendue là-bas. J’ai renvoyé les employés qui ont battu la victime. Ils ont demandé pardon mais j’ai refusé car les conséquences m’incombaient. Quand les parents de la victime sont venus, ils ont dit que la victime ne jouissait pas de toutes ses facultés. Qu’il en souffrait chaque année à la même période. J’ai donné des conseils aux parents et j’ai endossé la responsabilité. J’ai dit que c’est moi qui ai donné l’ordre de le battre. Quand j’ai vu la vidéo sur les réseaux sociaux, j’ai convoqué une rencontre avec les employés concernés et je leur ai dit qu’on allait aller à la gendarmerie. C’est en chemin que nous avons rencontré les agents de police qui venaient chez nous. Je ne peux que demander pardon. Si mes employés posent un acte, je ne peux pas me débiner »,explique Larissa Nikiema à la barre.

Lire aussi : Affaire dite « guérisseuse de Komsilga » : « j’ai filmé une partie et je me suis fait remplacer pour frapper à mon tour la victime » (prévenu)  

« Dans les procès-verbaux, c’est écrit que vous avez donné l’ordre d’enchaîner la victime. Vous avez signé; votre avocat a également signé », s’insurge le président du tribunal. S’ensuit une série de questions-réponses entre le procureur et la prévenue. 

« On note que ce qui vous a motivé à prendre l’initiative d’aller au commissariat, c’est parce que la vidéo s’est retrouvée sur les réseaux sociaux. C’est parce que vous avez vu les commentaires d’indignations que vous avez dit que vous couvrez les employés », tonne le procureur 

« Je n’ai pas vu la vidéo sur Facebook, donc je n’ai pas vu les commentaires. J’ai vu la vidéo dans le portable de mon employé », répond la prévenue.

« Dans un audio, vous affirmez avoir instruit vos employés de frapper la victime; devant le procureur, vous dites avoir instruit de le ligoter. Ce soir, vous affirmez que tout cela n’est pas vrai. J’ai l’impression que vous vous assumez difficilement », affirme le procureur.  

Lire aussi : Affaire dite « guérisseuse de Komsilga » : « le pardon n’a pas d’effet sur l’action pénale » (Procureur)

« Si c’est le cas, pourquoi j’irais au commissariat ? », rétorque la prévenue. « Vous y êtes allés pour dénoncer les employés. C’est nous qui avons donné l’ordre de vous interroger en tant que mise en cause« , rectifie le procureur.

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