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Affaire dite « guérisseuse de Komsilga » : « le pardon n’a pas d’effet sur l’action pénale » (Procureur)

Le procès de l’affaire dite « guérisseuse de Komsilga » s’est ouvert ce 6 septembre au Tribunal de grande instance Ouaga 2. Larissa Nikiema dite « Adja de Komsilga », prévenue pour « incitation à séquestration et incitation à coups et blessures volontaires », ne reconnaît pas les faits. Les sept autres prévenus, poursuivis pour « séquestration, coups et blessures volontaires avec préméditation et atteinte à la vie d’autrui », reconnaissent par contre les faits. 

« Nous avons un lieu de travail. Il faut l’autorisation de la  patronne (Larissa Nikièma) pour y aller. Amidou Kanazoé (la victime,  Ndlr) est venu à notre lieu de travail. Or, personne ne doit s’y rendre sans autorisation. Nous l’avons vu à côté du marigot. Il faisait des tours et donnait des bénédictions aux gens. Quand nous l’avons vu, nous l’avons conduit chez la patronne. Cette dernière nous a dit de l’amener à notre lieu de travail. Nous ne l’avons pas conduit à ce lieu de travail. Nous l’avons plutôt conduit au marigot. Nous nous sommes dit qu’en le frappant, il allait nous dire pourquoi il est venu au marigot. Comme il ne voulait pas dire la vérité, nous l’avons ligoté et frappé. Nous l’avons gardé de 16h au lendemain », raconte Adama Barry, employée de Larissa Nikiema et ayant participé à la bastonnade de la victime, Amidou Kanazoé. Il affirme lui avoir donné au moins trois coups.

« Vous recherchiez quelle vérité ? », demande le président du tribunal.  « On ne le connaissait pas. Et on ne savait pas pourquoi il s’est retrouvé là-bas », explique le prévenu. « Est ce qu’il y a des barrières qui permettent de savoir que le site est interdit d’accès ? »,  continue le président. Et le prévenu de répondre par la négative. Mais quand on voit le site, dit-il, on sait que c’est interdit. « Vous n’avez jamais frappé quelqu’un là-bas? », demande le président. « Non », persiste le prévenu.

Pour le procureur, la version de Adama Barry ne tient pas.

« Dans les procès verbaux, vous dites : elle nous a dit qu’ il faut aller garder Kanazoé. C’est bien cela ? », demande-t-il. Le prévenu répond par l’affirmative.

« Votre patronne n’est pas une autorité constituée aux yeux de la loi ! Ça, c’est une séquestration. Quand vous regardez l’âge de la victime, est-ce qu’il est indiqué de le ligoter? ».

 « On demande pardon », déclare le prévenu.  « Le pardon n’a pas d’effet sur l’action pénale. Il faut qu’on soit clair », tonne le procureur. « Vous êtes employé; c’est quelqu’un qui vous paye et qui vous donne des ordres. Vous ne pouvez pas agir de votre propre chef. On peut comprendre votre ligne de défense mais ça ne va pas prospérer. Dites la vérité », insiste le procureur en s’adressant au prévenu. 

Des paroles qui passent mal auprès des avocats de la défense. « ce sont des intimidations qui ressemblent plus  à des menaces », soutient l’un d’entre eux. 

Le procès se poursuit au TGI Ouaga 2.

 

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