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Affaire dite « guérisseuse de Komsilga » : « j’ai filmé une partie et je me suis fait remplacer pour frapper à mon tour la victime » (prévenu)  

Deux autres prévenus sont à la barre : Abdoul Razack Nikiema et  Souyouba Rouamba, employés de Larissa Nikiema. Le premier est celui qui a vu la victime sur le site et a appelé ses collègues. Le deuxième est l’auteur de l’enregistrement et du partage de la vidéo mise en cause. 

« Quand je l’ai vu sur le site, il donnait des bénédictions. J’ai appelé mes collègues. On l’a amené chez la patronne. Mais elle ne nous a jamais dit de le frapper. C’est nous qui avons décidé de le frapper. Je l’ai frappé avec un fouet.  Au maximum, je lui ai infligé trois coups », explique le prévenu, Abdoul Razack Nikiema

« C’est la première fois que vous frappez quelqu’un? », interroge le président du tribunal. « oui », répond le prévenu. « La toute première fois? », insiste le président. « Oui », persiste le prévenu. « Qui a eu l’idée de prendre la chaîne et de ligoter Amidou Kanazoé ? », lance le président. « C’est nous tous », répond le prévenu.

Une réponse qui a le mérite d’irriter le procureur. « A la question de savoir qui a amené la chaîne, vous dites que c’est vous tous. Vous ne trouvez pas ça gauche? Quand vous êtes partis prendre la chaîne vous tous, tous les huit, la victime était où ? », ironise -t-il.

Lire aussi : Affaire dite « guérisseuse de Komsilga » : « le pardon n’a pas d’effet sur l’action pénale » (Procureur)

« Au commissariat, vous avez dit que vous ne vous souvenez pas du nombre de coups que vous avez infligés. Devant le procureur, vous avez affirmé que c’était pendant longtemps. On peut toujours visualiser la vidéo. La victime suppliait et vous demandait pardon. Vous l’avez frappée pendant longtemps et ici, vous dites que c’est trois coups », s’insurge le procureur.

Le prévenu affirme que la patronne les a renvoyés après avoir eu connaissance des faits. « Elle nous a dit d’enlever nos tenues (des gilets de travail,  Ndlr). Elle a dit qu’on voulait lui créer des problèmes », déclare-t-il. 

Souyouba Rouamba, auteur de l’enregistrement et du partage de la vidéo, interpellé après une courte cavale, est également entendu. « J’ai filmé une partie et je me suis fait remplacer pour frapper à mon tour la victime. J’ai filmé une partie et Abdoul Razack a filmé une autre partie ». 

Sur insistance du procureur, Souyouba Rouamba affirme qu’ils ont reçu l’ordre de leur patronne  de libérer la victime. Quand on lui rappelle les versions de ses codétenus, il change de version. « Elle nous a dit de le garder quelque part », déclare-t-il. 

« Je suis découragée parce que celui que nous avons frappé, c’est notre père », affirme Boureima Ouédraogo, un autre prévenu 

Le procès se poursuit au TGI Ouaga 2.

 

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