Palais de Justice

Burkina/Affaire Vincent Dabilgou : les avocats de la défense crient à l’acharnement politique

Les conseils des avocats de Vincent Dabilgou, ancien ministre des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière, après s’être déportés de sa défense, se sont exprimés face à la presse ce  22 mars 2023. Ils sont revenus sur les raisons de leur abandon du dossier à l’audience du 21 mars au Tribunal de Grande Instance Ouaga 1. Pour eux, la raison de cet acharnement envers Vincent Dabilgou est purement politique.

La défense de Vincent Dabilgou s’est expliquée quant à son déport du dossier. « Pouvons-nous accepter de le conduire dans un chemin qui n’est pas celui du droit ? Nous, en tant qu’avocats, souhaitons que le procès se tienne selon les règles de la justice », affirme Maître Ambroise Farama, l’un des avocats de la défense de  Dabilgou. « Notre indignation ne doit pas rester dans les tiroirs de nos bureaux. Nous voulons qu’elle soit sue et connue de tous », ajoute-t-il. Pour lui et ses confrères, Vincent Dabilgou est victime de persécutions. 

Les avocats de la défense affirment que les conversations entre eux et leur client ont été tracés et déposés comme preuve dans le dossier, ce qui est inadmissible selon eux. « C’est un scandale inacceptable que les communications entre un justiciable et son avocat se retrouvent dans le dossier judiciaire », déclarent-ils par la voix de Me Birba. Une violation qui porte atteinte à la profession d’avocat. « Si nous admettons cela en tant qu’avocats, c’est sacrifier le libre exercice de notre profession et ouvrir la porte à toutes sortes d’intrusions dans l’intimité de la vie des citoyens », ajoute-t-il.

Les avocats de la défense dénoncent également la détention arbitraire de leur client : « il n’y a que la Haute Cour de Justice qui peut légalement priver Monsieur Dabilgou de sa liberté provisoire et personne d’autre, sauf à s’écarter de la république. Le procureur l’ayant privé de la liberté alors qu’il n’a pas l’habilitation constitutionnelle pour le faire, la détention de Dabilgou est l’exemple type d’une détention arbitraire ».

Au regard de toutes ces affirmations, les conseils de Vincent Dabilgou estiment que leur client est victime de violations de droits de l’homme : « les présentes poursuites sont orientées manifestement vers la satisfaction d’intérêts occultes ».

La défense de Vincent Dabilgou interpelle solennellement le Conseil supérieur de la magistrature afin qu’elle évite que les acquis arrachés de hautes luttes « ne soient sacrifiés par des violations frontales de la Constitution et des droits fondamentaux« .

Ils affirment être prêts à revenir au procès si leurs préoccupations en ce qui concerne le respect des droits de l’homme et les violations relevées sont prises en compte.

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