Après la conférence de presse des ex-avocats de l’ancien ministre des Transports, Vincent Dabilgou, le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouaga 1, Harouna Yoda, monte au créneau pour donner sa version des faits. Dans un communiqué publié ce 23 mars 2023, il fait des mises au point. Il estime que ces avocats « tournent volontairement le dos aux voies de recours prévues par la loi au profit d’actions spectaculaires et sensationnelles ».
Le débat judiciaire autour de l’affaire Vincent Dabilgou semble se déporter dans les médias. Le 21 mars 2023, après s’être déporté de la défense de leur client, les avocats de Vincent Dabilgou ont dénoncé, lors d’une conférence de presse, des faits d’atteinte à la profession d’avocat. Ils accusent le parquet d’avoir tracé les appels avec leur client, protestent contre la détention arbitraire de ce dernier et dénoncent un acharnement politique. Par voie de presse, le procureur du Faso fait des mises au point concernant ces allégations de la défense.
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Selon le procureur du Faso, un expert en investigation numérique près les Cours et Tribunaux a été effectivement saisi afin de transcrire les échanges téléphoniques émis et reçus par les numéros SIM retrouvés dans le téléphone portable saisi auprès de Vincent Dabilgou pendant sa garde à vue. Mais « il n’a nullement été question pour le Parquet de « tracer » les communications entre le prévenu et ses conseils. Monsieur Dabildou n’a jamais été placé sous écoute tout au long de cette procédure », affirme le procureur du Faso. « L’unique objectif d’une telle démarche était de savoir si le mis en cause communiquait avec des personnes qui ont été entendues comme témoins dans le cadre de l’enquête », ajoute-t-il.
Sur la question de la détention arbitraire, le parquet se dit stupéfait d’avoir eu écho d’une telle accusation. Selon le procureur, aucun des avocats de Vincent Dabilgou n’a sollicité une mise en liberté pour leur client devant le tribunal. « Il n’a jamais été soulevé devant le Tribunal des exceptions de nullité de pièces ou de la procédure en lien avec une prétendue détention arbitraire de monsieur Dabilgou », précise-t-il.
Le procureur près le Tribunal de grande instance Ouaga 1, Harouna Yoda, estime que des allégations tendant à faire croire que les poursuites engagées contre Vincent Dabilgou visent des desseins occultes est une insulte à l’intelligence de la magistrature burkinabè. « L’amalgame qui tend à conférer à ce procès un caractère politique est totalement dénué de sens », déclare-t-il avant d’ajouter : « il ne sera taillé aucune justice, ni aucun procès à la mesure d’aucun prévenu, quelle que soit sa qualité, ou pour satisfaire les prétentions de certains conseils ».