Sur les 13 milliards d’« irrégularités financières » révélées par l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) dans la gestion de l’Assemblée nationale entre 2019 et 2021, 12 milliards se trouvent dans les caisses de Wendkuni Bank. C’est l’une des principales informations fournies par les avocats de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, ce 16 mars 2023.
L’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a restitué, le 9 mars 2023, les résultats du contrôle de la gestion financière et comptable de la présidence du Faso, de la primature et de l’Assemblée nationale. Au total, plus de 16 milliards FCFA d’irrégularités financières ont été relevées dans les trois institutions, dont 13 616 028 639 FCFA imputables à l’Assemblée nationale.
Pour les avocats de l’ancien président du parlement, cette mission d’audit est une cabale politique qui vise à nuire à leur client. Face aux journalistes ce jeudi, ils ont apporté des clarifications sur les accusations égrenées dans le rapport d’audit. Selon eux, l’Assemblée nationale, sous la mandature de Bala Sakandé, a mobilisé 12 milliards de FCFA pour la construction du siège de l’hémicycle.
« Sur trois ans (2019, 2020, 2021), une provision de 12 milliards de FCFA a été constituée dans le cadre de la réalisation du projet », atteste Me Dieudonné Ouilly qui indique que les fonds sont placés à Wendkuni Bank. « Jusqu’au départ de Bala Sakandé en janvier 2022 (après le coup d’Etat du 24 janvier – NDLR), ces fonds existaient toujours et étaient toujours intacts », précise l’avocat.
Toutes les dépenses sont justifiées…
Selon les avocats de l’ancien président de l’Assemblée nationale, toutes les dépenses incriminées par l’ASCE-LC sont justifiées. Tous les justificatifs demandés par l’ASCE-LC ont été fournis le 28 septembre 2022, mais ignorés par l’organe de contrôle dans son rapport d’audit, ont-ils expliqué.
« Naturellement, l’ASCE-LC ne pouvait pas en tenir compte, ne serait-ce que pour son propre crédit. Pouvait-elle encore repartir vers le gouvernement pour confesser que le document qu’elle avait transmis et qui a été présenté en conseil des ministres n’était pas le rapport de l’audit ? », ironise Me Dieudonné Ouilly.
« C’est révoltant d’apprendre que quelqu’un, quel qu’il soit, ait dépensé 7 900 000 000 sans documents, sans pièces. Et de surcroit des fonds publics », s’indigne Me Ouilly. Et compte tenu de toutes ces raisons, les avocats affirment que leur client ne remboursera aucun centime à l’Etat burkinabè puisque cet audit est illégal compte tenu du fait que l’ASCE-LC n’est pas la structure habilitée pour auditer le Parlement.