Entreprises et ONG

Sylvestre Tiemtoré : « les ONG qui étaient dans le développement sont obligées d’ajouter un volet humanitaire »

Depuis 2015, le Burkina Faso traverse une crise sécuritaire marquée par le terrorisme. Cette crise qui a entraîné un déplacement massif des populations contraint les Organisations non gouvernementales (ONG) à réadapter leurs missions au contexte actuel du pays. Outre les missions classiques, les ONG doivent inclure l’assistance humanitaire des personnes touchées par l’insécurité, selon Sylvestre Tiemtoré, le Coordonnateur du Secrétariat Permanent des Organisations non gouvernementales (SPONG).

« Les ONG ne sont pas pour l’assistance, mais pour le développement et pour la résilience. Elles doivent cependant secourir les uns qui sont parfois totalement démunis avant de les inscrire dans un circuit d’action de résilience« , affirme le Coordonnateurdu SPONG, Sylvestre Tiemtoré. Avec l’avènement du terrorisme au Burkina Faso, il pense que les ONG doivent se réinventer. « Nous avons des ONG qui, habituellement, sont censées faire du développement, et qui se retrouvent donc à prendre en charge une crise humanitaire, qui demande des interventions urgentes, une réadaptation de nos stratégies d’intervention sur le terrain. Nous avions des organisations nationales qui n’étaient pas outillées en technique d’intervention en situation humanitaire ».

Depuis les attaques de Yirgou, les ONG se sont mobilisées pour venir en aide aux premières personnes déplacées, en leur apportant de l’assistance :« le seul changement, c’est qu’on a ajouté le volet humanitaire dans notre stratégie d’intervention pour pouvoir faire face à l’évidence de la riposte au niveau des communautés. C’est vrai qu’autrefois, il y avait des ONG qui s’occupaient des réfugiés qui venaient d’autres pays, mais aujourd’hui, nous avons nos propres réfugiés internes qu’on appelle les PDI qu’il faut prendre en charge. Cela demande des actions humanitaires, donc du coup, même les ONG nationales qui étaient dans le développement sont obligées et contraintes d’ajouter un volet humanitaire, c’est une réadaptation nécessaire ».

« La lutte qui se mène n’est pas que militaire », Sylvestre Tiemtoré

En tant que faitières des ONG, d’associations de développement et de fondations, le SPONG a manifesté sa disponibilité à accompagner les nouvelles autorités dans la lutte contre l’insécurité. « La lutte qui se mène n’est pas que militaire et nous sommes heureux de constater que sur cette question, on est en phase avec les nouvelles autorités. Notre rôle, c’est d’accompagner les populations ; nous accompagnons la politique nationale définie par le gouvernement, dans tous les processus, des phases d’élaboration à la mise en œuvre. Nous faisons aussi de l’interpellation », a rassuré Sylvestre Tiemtoré.

Créée depuis le 30 octobre 1974, le SPONG travaille à informer les organisations membres pour une meilleure coordination de leurs actions, à mettre en réseau les différentes organisations membres, pour une synergie d’action, à renforcer leurs capacités sur les politiques publiques et stratégies au niveau national pour une efficacité de leurs interventions. Il suit et influence les politiques publiques de développement pour une prise en compte des besoins des communautés à la base. Parmi son membership, il y a des ONG internationales, des associations nationales de développement, des fondations, des réseaux thématiques et des centres de recherches.

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