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Retrait du Burkina Faso de la Cédéao : “ Ne paniquez pas, nous allons y arriver “ (Capitaine Ibrahim Traoré) 

Le Capitaine Ibrahim Traoré s’est exprimé, ce 17 février, à l’occasion d’un meeting de soutien au gouvernement, à Ouagadougou. S’adressant aux participants, il s’est voulu rassurant : le départ de la Cédéao ne fera pas couler le navire Burkina Faso. Le Chef de l’État a également abordé la question de la lutte contre le terrorisme. Ce fléau est, selon lui, une œuvre de l’impérialisme. 

Le Capitaine Traoré s’adresse aux manifestants venus de plusieurs régions du pays, au Palais des sports de Ouaga 2000.

Il exprime, d’entrée, sa reconnaissance à l’endroit de ses soutiens qu’il appelle les “Wayignans”. Selon le Chef de l’Etat, ces derniers veillent sur l’itinéraire tracé par son gouvernement. Ils jugent donc nécessaire cette intervention car, on ne peut pas faire de révolution, dit-il, sans communiquer.

Des participants/@DR

Ainsi, sans surprise, il fustige ceux qu’il appelle les “impérialistes”. Ils sont à l’origine du terrorisme, affirme le Chef de l’État. “Les terroristes ont été armés, dit-il, pour déstructurer la sous-région ouest-africaine”.

Cela s’est manifesté, selon lui, par les résistances observées lorsque des forces militaires étrangères ont été sommées de quitter le pays. Pour le Capitaine Traoré, on ne peut pas retrouver son objet volé en faisant appel à celui qui l’a pris.

“Lorsque nous nous sommes révoltés le 30 septembre 2022, nous avons demandé aux conseils militaires étrangers au Burkina Faso de quitter notre armée. Ils n’ont pas voulu. Ils ont tenté de nous faire comprendre que nous ne pouvons rien sans eux. À chaque fois qu’ils nous le disaient, cela se traduisait par des attaques terroristes d’envergure sur le terrain”, explique-t-il. “Lorsque le dernier soldat a quitté le Burkina, les attaques se sont enchaînées immédiatement”. Il cite, par exemple, les attaques de Déou, Tinakoff et Partiaga.

Le Chef de l’État a également annoncé l’arrivée prochaine de matériel militaire. Cela fera du Burkina, une puissance à craindre, annonce-t-il.

Retrait de la Cédéao

Le Capitaine Traoré a abordé les raisons qui ont conduit au divorce entre les pays de l’AES et la Cédéao.

Selon lui, les initiateurs de la Cédéao sont des militaires. Des démocrates, dit-il, se sont par la suite invités dans la gestion de l’organisation. Ces derniers “ont vidé l’organisation de son fondement”.

Le procès contre la Cédéao dans la cuvette du Palais des Sports de Ouaga 2000 ce samedi a été long. Un chapelet de charges.

“Lorsqu’en juillet 2023, le Niger a décidé de prendre son destin en main, nous étions surpris de voir la Cédéao apparaître avec une Force en attente. Où était cette Force en attente lorsque des milliers de Nigériens, de Burkinabè et de Maliens étaient tués par les terroristes ? ”, s’interroge le Capitaine Traoré.

Et il ajoute que “les armées de l’AES ont décidé de s’unir. Nous attendons cette Force en attente”.

L’instance régionale est également accusée de n’avoir pas assisté ses États membres dans le besoin. Selon le Chef de l’État burkinabè, des pays de la Cédéao ont décidé de priver le Niger d’électricité et de médicaments suite au putsch de juillet 2023.

“Lorsque des milliers de Nigériens meurent sur le lit d’hôpital par manque d’électricité ou par manque de médicaments, la Cédéao est responsable de ces morts”, a-t-il relevé.

Selon le Capitaine, des États ont également décidé de ne pas fournir d’électricité au Mali afin de pousser la population à la révolte. Mais sans succès.

Les ports n’ont pas échappé aux sanctions. Ici, le Capitaine Traoré charge la Communauté internationale qui fait la sourde oreille.

“La Cédéao n’a jamais (non plus) produit un communiqué pour saluer une victoire de nos armées. À peine elle condamne du bout des lèvres et très rarement lorsqu’il y a des massacres. Où est cette Cédéao des peuples ? Nous avons décidé, en toute âme et conscience, de nous retirer et de nous concentrer sur notre organisation (AES, Ndlr)”.

Concernant les conséquences éventuelles de ce retrait, le Capitaine Traoré rassure : il n’y a pas à avoir peur.

Certains États ont décidé, dit-il, d’interdire l’exportation de produits alimentaires. Il fait ici référence à la Côte d’Ivoire. Une mesure semblable avait cependant été prise par le Burkina et le Mali, concernant également l’exportation de produits alimentaires.

Dans la foulée, le Chef de l’État annonce des mesures. “Ils ont donné une durée pour cette mesure; nous ferons en sorte qu’à la fin de cette période, nous interdisions l’entrée de ces produits sur notre territoire. Sur le plan alimentaire, le Burkina peut être autosuffisant”, rassure t-il.

Selon lui, tout pousse au Burkina Faso. Le défi est de réussir “l’offensive agricole” et de diversifier les cultures. “Si nous décidons au Burkina d’être premier pays exportateur de cacao dans 3 ou 5 ans, nous le serons”.

Concernant l’industrialisation, plusieurs projets sont en cours pour l’année 2024. Le Chef de l’État ne donne cependant pas de détails à ce sujet. Ces mesures sont annoncées comme une réponse aux conséquences liées au départ de la Cédéao. “Nous allons nous mettre au travail et nous allons y arriver”, rassure t-il.

Appel également à tous les peuples de l’AES : “s’unir et rester solidaires” car, dit-il, toute souffrance à une fin.

Lire aussi | Retrait des États de l’AES de la Cédéao: “Le dialogue est toujours possible” (Faure Gnassingbé) 

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