Le gouvernement burkinabè a annoncé la ré-inhumation du capitaine Thomas Sankara et de ses compagnons le 23 février prochain sur le site du mémorial, ex-Conseil de l’entente. Cette décision fait polémique, car la famille de l’ex-président refuse son inhumation à cet endroit où il a été assassiné en octobre 1987. A cet effet, le Comité Thomas Sankara Montpellier (CTSM) a lancé une pétition pour la recherche d’une solution consensuelle.
A travers cette pétition, le comité compte recueillir cinq cents (500) signatures afin d’envisager les inhumations de Thomas Sankara et de ses compagnons, dans un endroit qui permet à leurs familles de se recueillir sereinement et d’entamer leur deuil si longtemps attendu. Plus de 350 signatures ont déjà été recueillies pour cette pétition. Les familles des victimes espèrent ainsi mener un plaidoyer visant à déterminer un endroit différent pour l’inhumation de leurs défunts.
Selon le comité, « dans un souci d’apaisement, il est primordial de privilégier le consensus global afin de préserver la cohésion sociale de la République ». A l’en croire, cette décision du gouvernement aura une répercussion marquante sur l’image du Burkina Faso, déjà confronté à des enjeux cruciaux et compte tenu même de la stature internationale de Thomas Sankara. « Aucune famille ne s’opposerait à une inhumation dans un autre lieu », rassure le CTSM.
« A l’heure où nous engageons cette ultime initiative, nous souhaitons que tous les pouvoirs décisionnaires retrouvent la sérénité nécessaire permettant une sortie équitable et acceptable pour tous », indique le Comité Thomas Sankara Montpellier. Il exhorte donc le gouvernement à surseoir à la décision prise et à mettre en place toutes les dispositions nécessaires pour aboutir à un consensus qui reste nécessaire et possible.
Les familles des victimes ont animé un point de presse le 16 février dernier au cours duquel elles ont plaidé pour un changement du lieu d’inhumation de Thomas Sankara et de ses compagnons. Leur choix s’est porté, entre autres, sur le cimetière de Dagnoen où ils reposaient avant l’inhumation.
Malgré l’appel lancé par les familles, le gouvernement est resté campé sur sa décision. Les restes du capitaine Thomas Sankara et de ses compagnons seront inhumés le 23 février prochain sur le site de l’ex-Conseil de l’entente, indique le communiqué gouvernemental.
