Les 126 derniers gendarmes du Burkina Faso déployés à Gao, au nord du Mali, dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), ont regagné le Burkina Faso le 27 septembre dernier. Depuis le retour des « Boys » au bercail, l’organisme onusien multiplie les messages de congratulations. Au-delà de la reconnaissance générale à l’endroit des Forces de défense et de sécurité burkinabè, la MINUSMA fait une mention spéciale à deux femmes : Sergent Pascaline Ouédraogo et Adjudant-chef Alizeta Kinda.
« Déployé depuis une dizaine d’années dans la région de Tombouctou, le contingent du Burkina Faso a été déterminant dans la réalisation de notre mandat. La localité de Ber a été défendue, pendant plusieurs années, par les forces burkinabè, au prix de lourds sacrifices. Ce contingent a joué un rôle majeur dans le rétablissement de l’autorité de l’État et la stabilisation des zones de Tombouctou, Diré, Niafunké et Goudam. Nous leur sommes infiniment reconnaissants », s’est exprimé, le 2 octobre dernier, le Général Mamadou Gaye, Commandant de la Force.
Quatre jours plus tard, soit le 6 octobre, la structure des Nations Unies fait de nouvelles éloges à l’endroit de ces Burkinabè, déployés pour la première fois dans la région de Gao en 2015 sous la bannière de la Police des Nations unies.
« Grand merci à tous les membres des contingents du Burkina Faso qui se sont succédé à la MINUSMA. Mention spéciale à Pascaline Ouédraogo, Sergent en 2018. Nous nous souviendrons toujours de votre contribution au retour de la paix et de la stabilité au Mali », indique une note de la MINUSMA.
Á 26 ans, Pascaline Ouédraogo, Sergent retient l’attention de la mission onusienne
La jeune soldate du contingent burkinabè est nouvelle aux Nations Unies, car c’est sa première mission au sein du bataillon d’infanterie burkinabè. Elle se dit très honorée de pouvoir aider le pays voisin. « Je suis fière d’être ici car le Mali et le Burkina Faso sont presque le même pays; ce qui se passe au Mali pourrait arriver aussi au Burkina Faso; alors nous aurions besoin de l’aide d’autres personnes », avait déclaré Pascaline Ouédraogo à son arrivée à la MINUSMA.
Avec 1700 Casques bleus déployés au Mali, le Burkina Faso est le plus grand pays contributeur de la Mission de l’ONU au Mali selon la MINUSMA. Ajoutant que les éléments des forces armées burkinabè ont opéré, dans un environnement hautement instable, loin de leurs familles. Pascaline Ouédraogo et son équipe ont fait, selon la MINUSMA, des sacrifices énormes au service de la paix. Elle « a toujours voulu être un sous-officier en uniforme », témoigne la MINUSMA.
Pascaline Ouédraogo fait partie des 38 femmes Officiers du bataillon du Burkina Faso qui ont travaillé à Tombouctou, pour assurer la protection et la sécurité des civils et du personnel des Nations Unies.
« Malgré les défis liés au travail dans cet environnement, travailler avec les Nations Unies est un privilège pour moi. Pour nous les femmes, c’est une bonne occasion de nous lever et de démontrer que nous pouvons faire exactement ce que nos homologues masculins font, et ce, dans tous les secteurs et à tous les niveaux », a-t-elle déclaré.
Elle est arrivée au Mali en février 2018 et a immédiatement été frappée par la chaleur des gens qu’elle rencontre, confie la MINUSMA. Elle se réjouit d’ailleurs de pouvoir servir pour une cause qu’elle juge noble. « Le maintien de la paix est essentiel parce que vous aidez à restaurer la paix et aidez la population d’un pays frontalier », a-t-elle affirmé.
Depuis 2013, 163 Casques bleus ont perdu la vie dans ce pays du Sahel situé dans la partie ouest de l’Afrique. Un soldat burkinabè y est tombé selon la MINUSMA. Il a été tué lors d’une attaque « complexe » de la base de l’ONU à Tombouctou le 14 avril 2023.
Pascaline Ouédraogo a été chargée de garder la base du « super camp de l’ONU » pendant l’attaque : « Je suis fière que nous ayons pu repousser l’attaque; cela a été un grand succès pour nous. Parfois, j’ai peur. Mais nous nous disons qu’on ne peut rien contre le destin », soupire-t-elle.
Pour Pascaline Ouédraogo et ses coéquipiers, la récompense réside dans le fait de savoir que grâce à leur travail, les hommes, les femmes et les enfants au Mali sont dans un environnement plus sûr.
Autre femme burkinabè qui a marqué son passage au sein de la mission onusienne : Adjudant-chef Alizeta Kaboré/Kinda. Elle a remporté le prix de la femme policière de l’année 2022 des Nations Unies. Elle a fait de la défense du genre, son cheval de bataille au sein de la MINUSMA.
L’Adjudant-chef Kinda est déployée comme personne ressource concernant les questions de genre au sein de la mission des Nations Unies au Mali.
Son travail consiste à soutenir les forces de sécurité maliennes dans la région de Ménaka pour promouvoir et améliorer la compréhension des questions de genre, de protection de l’enfance, de droits de l’homme et de protection civile. Selon la MINUSMA, grâce aux efforts de la policière burkinabè, un plus grand nombre de victimes de violences sexuelles et sexistes se sont manifestées pour signaler leur cas aux autorités locales et recevoir des soins médicaux. Elles sont désormais au moins trois par mois. Avant l’arrivée de l’Adjudant-chef Kinda, personne ne s’était signalé.
Elle s’est également attachée à porter à la hausse le nombre de filles scolarisées et à réduire les mariages précoces, relève la MINUSMA.
« Le travail de l’Adjudant-chef Kinda est un brillant exemple de la façon dont la participation des femmes policières dans les opérations de paix a un impact direct sur la durabilité de la paix par l’apport de perspectives différentes et en rendant notre travail plus inclusif », a déclaré le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix.
Pour rappel, la résolution 2690 du Conseil de sécurité des Nations unies du 30 juin 2023 a mis fin au mandat de la Mission de paix et fixé son retrait du Mali au plus tard le 31 décembre 2023, à la demande de la partie malienne. Le Mali affirme ne pas être satisfait des résultats de la force onusienne.
La MINUSMA a été créée par la résolution 2100 du Conseil de sécurité du 25 avril 2013, pour appuyer le processus politique dans ce pays et effectuer un certain nombre de tâches d’ordre sécuritaire.
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Ce sont des policières et non des gendarmes.Il faut souvent donner l’information sûr pour ne pas être faut.