A la UneDéfense et Sécurité

Mali : les 126 derniers gendarmes burkinabè de la MINUSMA ont rejoint le bercail mercredi

Les derniers gendarmes burkinabè ont quitté le Mali le 27 septembre 2023. Ce vol marque la fin de la présence du Burkina Faso dans la mission onusienne au Mali. L’information est de la Mission Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). 

Selon la structure onusienne, les 126 derniers gendarmes du Burkina-Faso déployés à Gao, au Nord du Mali, ont quitté le sol malien les 25 et 27 septembre 2023.

« Déployée pour la première fois dans la région de Gao en 2015 sous la bannière de la Police des Nations unies, les gendarmes burkinabè y ont servi dans un climat sécuritaire instable. Ils ont veillé à la sécurité des populations civiles, effectuant des patrouilles à Gao et dans la ville limitrophe d’Ansongo ainsi qu’aux abords des sites de déplacés internes », indique la MINUSMA.

« Leur présence a eu un impact particulièrement fort lors des foires hebdomadaires marquant la reprise des activités économiques. » 

                                                  Les soldats burkinabè embarquent à destination de Ouagadougou/@DR

Selon la Mission onusienne, les soldats burkinabè ont également « joué un rôle clé dans la sécurisation des vols humanitaires à Ansongo et dans la protection de l’aéroport international de Gao ».

« Depuis son déploiement en novembre 2022, cette dernière relève des casques bleus burkinabè réalisait en moyenne 100 activités par mois dans la région de Gao et dans le cercle d’Ansongo. Parmi ces interventions, on peut citer les patrouilles de sécurité effectuées le long de la route nationale s’étendant sur 100 kilomètres entre Gao et Ansongo »,  précise la MINUSMA. 

Les casques bleus burkinabè « ont démontré un engagement inébranlable »

La MINUSMA ne tarit pas de louanges à l’égard des Boys de Ouagadougou. « En dépit d’un contexte sécuritaire complexe, caractérisé par une forte pression des groupes armés terroristes sur les populations et un fort taux de criminalité dans les villes de Gao et d’Ansongo, les casques bleus burkinabè ont démontré un engagement inébranlable pour la paix, la sécurité et la stabilité dans cette région », témoigne la structure onusienne. 

Selon elle, « c’est pour avoir bien mené leur mission que ces hommes et femmes de la Gendarmerie burkinabè ont été honorés le 5 septembre 2023 de la médaille des Nations unies, symbole de leurs efforts au service de la paix au Mali. »

Insatisfait de ses résultats, le Mali se sépare de la MINUSMA

Lors de la 78è session de l’ONU, tenue du 19 au 26 septembre, le Mali s’est exprimé sur ce qu’il a appelé l’échec de la réponse internationale au problème de sécurité des Maliens. 

« Après dix ans de présence dans mon pays, la réponse internationale aux défis sécuritaires du Mali n’a pas été à la hauteur des menaces. Les attentes des populations maliennes, maintes fois exprimées par les autorités, ont ainsi été ignorées. La Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) n’a pas été en mesure d’aider le Mali à rétablir son autorité sur l’ensemble de son territoire, en dépit des moyens importants investis en elle ces dix dernières années. Durant sa présence sur le territoire national, la situation sécuritaire au Mali n’a fait que se dégrader. L’insécurité, qui était cantonnée dans les régions du Nord du Mali, au moment de son déploiement en 2013, a atteint les régions du Centre et du Sud », a déclaré le  Chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop. 

Pour lui, « il était devenu inacceptable pour le gouvernement du Mali de laisser la MINUSMA continuer à devenir partie du problème, en aggravant les tensions entre nos communautés, à travers l’instrumentalisation de la question des droits de l’homme à des fins politiques et servant ainsi des agendas extérieurs de pays hostiles au Mali ».

C’est ainsi, précise-t-il, qu’après une évaluation exhaustive, le gouvernement du Mali a demandé, en juin 2023, le retrait sans délai de la MINUSMA et « nous sommes heureux que le Conseil de sécurité ait accédé à cette requête ».

« Le gouvernement travaille avec la MINUSMA en vue de son retrait ordonné, coordonné et sécurisé du Mali, et ce, dans le délai imparti du 31 décembre 2023, conformément aux dispositions pertinentes de la résolution 2690 du 30 juin 2023 du Conseil de sécurité. Le gouvernement de la République du Mali n’envisage pas de proroger ce délai », avait précisé le diplomate malien.

Pour rappel, la résolution 2690 du Conseil de sécurité des Nations unies du 30 juin 2023 a mis fin au mandat de la Mission de paix et demandé son retrait du Mali au plus tard le 31 décembre 2023 sur la demande de la partie malienne. 

La MINUSMA a été créée par la résolution 2100 du Conseil de sécurité du 25 avril 2013, pour appuyer le processus politique dans ce pays et effectuer un certain nombre de tâches d’ordre sécuritaire.

C’est la deuxième force étrangère à quitter le sol malien en l’espace d’une année. Les derniers militaires de l’opération Barkhane ont quitté le sol malien en août 2022. La force onusienne, la MINUSMA, est dans un processus de retrait.

L’armée malienne, appuyée par ses partenaires, notamment l’ex-Wagner, se restructure pour contrer les attaques terroristes. 

En plus des attaques terroristes, le Mali fait aussi face à une dégradation de ses relations avec les mouvements signataires de l’Accord d’Alger, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), un groupe à la fois politique et armé qui contrôle, depuis 2013, une partie du territoire malien dans le nord du pays. Les dernières hostilités entre Bamako et ces mouvements ont été sanglants, entraînant plusieurs morts de part et d’autre. Ces affrontements ont aussi entraîné la destruction d’importants matériels dont des avions. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page