Les partis politiques et les associations à caractère politique font leur retour sur la scène politique malienne. Leurs activités avaient été suspendues en avril dernier. Les autorités maliennes avaient alors indiqué qu’il s’agissait d’une “mesure visant à sauvegarder l’ordre public”. Ce 10 juillet, elles ont adopté, en Conseil des ministres, un projet de décret portant levée de la suspension des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations.
Cette nouvelle, qui sera matérialisée par un décret, s’inscrit dans le cadre la mise en œuvre des recommandations du “dialogue inter-Maliens” tenu du 13 avril au 10 mai 2024.
“En cette phase de mise en œuvre des recommandations du dialogue dans un climat de maîtrise de la situation sécuritaire, politique et sociale, le gouvernement décide de lever la mesure de suspension qui frappait les partis politiques et les activités à caractère politique des associations”, indique le rapport du Conseil des ministres.
Bamako affirme avoir pu contenir, par “cette mesure dissuasive, toutes les menaces de troubles à l’ordre public qui planaient sur cet évènement majeur pour la vie de la Nation”.
La suspension des activités des partis politiques est, par contre, toujours en vigueur au Burkina Faso. Elle est d’ailleurs l’une des premières mesures prises par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR 2). Arrivé au pouvoir le 30 septembre 2022 après avoir renversé le Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, le MPSR 2 a choisi, dès les premiers instants de sa gestion, de suspendre les activités des partis politiques. Ainsi que celles des organisations de la société civile (OSC). La mesure de suspension, pour les OSC, “concerne uniquement les manifestations ou appels à manifestations populaires pouvant entraîner des troubles à l’ordre public, susceptibles de saper nos efforts communs pour le renforcement de la cohésion sociale”, avait précisé un communiqué du ministère de l’Administration territoriale, daté du 4 octobre 2022.
Le Haut-Commissariat des Nations-unies aux droits de l’homme, dans une déclaration datée du 7 octobre 2022, s’était dit préoccupé par ces mesures.
Les partis politiques qui ont tenu des activités ont été rappelés à l’ordre. Par exemple, la 73e session ordinaire du Bureau politique national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) le 28 janvier 2023, a suscité de vives contestations.
Des partis politiques ont plaidé pour la levée de cette mesure. Sans succès. Le Parti panafricain pour le salut (PPS) s’est d’ailleurs exprimé, à ce sujet, le 2 avril dernier, lors du deuxième anniversaire de sa création. “Nous exhortons les autorités à lever la suspension des activités politiques et celles des organisations de la société civile”, avait-il affirmé.
La suspension des activités des partis politiques a également été invoquée par les partis de l’ex-majorité présidentielle et ceux de l’ex-Chef de file de l’opposition pour ne pas participer aux Assises nationales convoquées par le gouvernement de transition le 25 mai dernier.
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