A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, commémorée ce 3 mai 2023, Reporters Sans Frontières (RSF) a rendu public son classement mondial sur la liberté de presse de l’année 2023. Le Burkina Faso occupe la 58e place sur 180 pays évalués avec une moyenne de 67,64.
Ce nouveau classement révèle que les conditions d’exercice du journalisme au Burkina sont difficiles. Selon cette 21e édition du classement mondial de la liberté de la presse, cela est principalement dû à la situation sécuritaire et aux deux coups d’Etat successifs de janvier et de septembre 2022.
De la 37e place en 2021 à la 41e place en 2022, le Burkina Faso se retrouve à la 58e place et perd donc 21 places dans le classement en deux ans. Il était pourtant un exemple de la liberté de la presse dans la sous-région. Pour Reporters sans frontières, cela s’explique en partie par le fait que les autorités privilégient la lutte contre l’hydre terroriste au détriment de la liberté d’information. Ainsi, dans la pratique, les zones jugées dangereuses sont coupées du reste du pays et deviennent des zones sans nouvelles.
Au-delà des causes politiques, les facteurs économiques, socio-culturels et sécuritaires ne sont pas à négliger. En effet, avec une audience insuffisante, les médias burkinabè, notamment ceux du privé subsistent selon le classement. De plus, la religion étant devenue un sujet très sensible au Burkina, la liberté de la presse est d’autant plus menacée. A cela s’ajoutent les tensions qui règnent entre les hommes des médias et les autorités actuelles. En Afrique, la situation de la liberté de la presse n’est pas réjouissante. 39,58% des pays africains ont une situation difficile si l’on en croit le classement. Le Burkina Faso se retrouve dans cette partie mais à une situation bien meilleure par rapport à d’autres pays de la sous-région tels que le Sénégal classé 104e et le Mali qui occupe la 113e place. Le premier au classement demeure la Norvège pour sa septième année consécutive et le dernier se révèle être la Corée du Nord.
