
Le domaine du foncier est marqué par une gestion traditionnelle, caractérisée par des registres dispersés, un manque de coordination et des difficultés d’accès à l’information. Un mode de gestion qui a engendré des problèmes liés notamment aux cas de fraude, de double vente, de conflits et de spoliation des terres. Compromettant ainsi la sécurité juridique des citoyens et des investisseurs. La Direction générale des Impôts (DGI) entend apporter une solution à tous ces problèmes. Elle a initié et mis en œuvre, avec le concours de plusieurs autres acteurs, la plateforme SYC@D (Système intégré de gestion du cadastre et des domaines). Cette plateforme est accessible en ligne à l’adresse https://sif.bf. Elle vise à créer un système foncier moderne et mieux sécurisé. Son lancement officiel a été effectué ce 21 mars, à Ouagadougou, par le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo.
La plateforme SYC@D offre plusieurs fonctionnalités, notamment la demande en ligne de l’attestation d’attribution de parcelle, l’arrêté de cession provisoire, l’arrêté de cession définitive et l’extrait cadastral. Elle permettra également, selon la Direction générale des Impôts, de centraliser et de numériser les plans cadastraux et des titres fonciers “pour une traçabilité accrue et une sécurité juridique renforcée”.

A travers cette plateforme, les démarches administratives se verront simplifiées avec une réduction des délais de traitement.
SYC@D, c’est aussi un accès plus facile aux services fonciers grâce à la digitalisation, permettant ainsi aux citoyens et aux investisseurs d’effectuer leurs démarches en ligne et de suivre l’évolution de leurs dossiers en temps réel, explique le service des Impôts.
Une présentation de la plateforme a été faite au public par le Directeur de l’Informatique, Issouf Kintinga. Elle est accessible en ligne à l’adresse https://sif.bf.
Selon le Premier ministre, cette plateforme se veut une véritable révolution dans la gestion foncière de notre pays. La transition numérique est aujourd’hui une nécessité impérieuse, dit-il, pour moderniser l’administration et améliorer la qualité des services publics. Et il ajoute que le gouvernement du Burkina est engagé dans cette dynamique de digitalisation et de modernisation. Afin de “bâtir une administration plus performante, plus transparente et résolument orientée vers les besoins des citoyens”.
Pour lui, le gouvernement ambitionne de faire du numérique, un levier stratégique de développement et un instrument puissant pour lutter contre la corruption, fluidifier les services publics et garantir un meilleur accès au droit pour tous.
Le Premier ministre a également souligné que la réussite de cette plateforme repose sur l’engagement de tous. Et, comme toute innovation, elle nécessitera, selon lui, une appropriation collective et des ajustements pour répondre pleinement aux attentes des utilisateurs. Pour ce faire, il en appelle à l’adhésion des agents de l’administration fiscale et foncière. Ils doivent faire du SYC@D un outil de travail incontournable pour l’amélioration du service aux citoyens, exhorte-t-il. Les ministères et institutions devront également utiliser la plateforme pour formuler leurs avis techniques sur les demandes de terrain en toute célérité. Quant aux citoyens, ils sont invités à adopter la nouvelle plateforme “pour bénéficier de procédures modernes et sécurisées”. Les notaires, les géomètres experts devront, eux aussi, s’engager pour une utilisation optimale du système.

Selon la Directrice générale des Impôts, Eliane T. Djiguemdé, tous les nouveaux plans d’aménagement et les listes des attributaires seront entièrement intégrés à la plateforme SYC@D par l’ensemble des acteurs en fonction de leurs attributions. Objectif : faire de cette plateforme la seule référence pour la délivrance des titres d’occupation foncière.
Selon la Directrice générale, des cellules ont été mises en place au sein des structures opérationnelles du foncier à Ouagadougou afin d’accompagner les usagers et garantir une bonne maîtrise de l’outil. Les usagers pourront ainsi réduire leurs déplacements et bénéficier d’une gestion foncière plus transparente et sécurisée.
Christine Sawadogo