On dénombre au Burkina Faso 29 établissements pénitentiaires. Selon l’état des lieux des rôles et des responsabilités du personnel de la garde de sécurité pénitentiaire, le pays dispose de 25 maisons d’arrêt et de correction, 2 centres de réinsertion sociale pour mineurs, 1 centre pénitentiaire agricole et une prison de haute sécurité.
Un établissement pénitentiaire est un lieu privatif de liberté des personnes placées sous la responsabilité de la justice, en dehors de celles gardées à vue, conformément aux articles 9 à 17 de la loi N°010/2017 relative au régime pénitentiaire au Burkina Faso. Les maisons d’arrêt et de correction sont les établissements pénitentiaires les plus connus. Pourtant, il existe d’autres types de centres pénitentiaires, tels que le centre pénitentiaire agricole de Baporo, les centres de réinsertion sociale pour mineurs et la prison de haute sécurité.
Le centre pénitentiaire agricole de Baporo
Officiellement créé en 1995, le centre pénitentiaire agricole de Baporo (CAPB) contribue à la réinsertion sociale des détenus grâce aux activités champêtres et d’élevage. C’est une prison pas comme les autres, car les détenus y jouissent d’une semi-liberté. Le centre reçoit les détenus qui ont déjà purgé la moitié de leur peine, ayant bénéficié de la semi-liberté et émettant le désir de faire quelque chose de leurs «dix doigts» afin de subvenir à leurs besoins une fois libérés. Ce centre pénitenciaire permet donc aux détenus d’éviter de retomber dans la délinquance.
Il a une capacité d’accueil de 80 détenus. Les productions agricoles du centre, notamment les céréales, sont destinées aux autres maisons d’arrêt et de correction du pays. Mais certaines productions, comme la banane, sont vendues et les recettes servent à prendre en charge les dépenses du centre.
Le Centre de réinsertion sociale pour mineurs
Au Burkina Faso, il existe deux centres de réinsertion sociale pour les enfants en conflits avec la loi (les mineurs). Ils sont réservés à la prise en charge des filles et des garçons de moins de 18 ans en attente de jugement ou ayant fait l’objet d’une décision de justice. A la date du 22 octobre 2018, 102 enfants dont 92 garçons et 10 filles étaient détenus dans le centre de réinsertion sociale de Koumi situé à plus de 370 km de Ouagadougou et celui de Laye situé à près de 40 km de la capitale.
Les enfants qui y sont admis bénéficient d’éducation civique, de formation en mécanique soudure, d’appui psychologique, d’activités récréatives favorisant leur insertion sociale. Le centre d’accueil de Laye dispose d’une capacité de 48 pensionnaires et celui de Koumi d’une capacité de 60 places.
La prison de haute sécurité
Une prison de haute sécurité est un établissement pénitencier qui accueille les détenus considérés « comme » très dangereux et ceux poursuivis pour des faits de terrorisme ou d’extrémisme violent. Au Burkina Faso, il existe une seule prison de haute sécurité.
« C’est un établissement pénitentiaire régi par la loi N°010-2017/AN du 10 avril 2017 portant régime pénitentiaire au Burkina Faso. À la date du 31 août 2021, elle comptait neuf cent soixante-dix-huit (978) détenus, dont neuf cents (900) pour faits de terrorisme », selon la synthèse du rapport de la rentrée 2021-2022 des juridictions du Burkina Faso.
Les maisons d’arrêt et de correction (MAC)
Les maisons d’arrêt et de correction sont des établissements pénitentiaires destinés à accueillir des personnes prévenues, inculpées ou accusées. Il existe 25 maisons d’arrêt et de correction au Burkina Faso. Chaque maison d’arrêt et de correction est composée de plusieurs quartiers, notamment le quartier des délinquants notoires, le quartier des femmes détenues et celui des enfants en conflit avec la loi.
Il existe deux types de maison d’arrêt et de correction : celle des civils et celle des hommes de tenue appelée MACA (Maison d’arrêt et de correction des armées). La MACA accueille les détenues appartenant à un corps des Forces de défense et de sécurité. Elle comprend quatre quartiers : le quartier des officiers, le quartier des sous-officiers, le quartier des militaires du rang et le quartier des femmes. La MACA comprend également des locaux disciplinaires pour les militaires qui écopent de « jours d’arrêt » pour des fautes uniquement disciplinaires.