Le procès opposant le bimensuel d’investigation L’Événement à l’écrivain Adama Siguiré a repris ce 29 juillet, au Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga 1. Siguiré, qui se présente comme un “soutien du régime de Transition”, est accusé, entre autres, de diffamation et d’injures publiques. Il a déclaré par exemple que l’Événement cherchait à faire échouer la Transition par la propagande et le mensonge. Comparant le journal à la Radio mille collines, un média rwandais ayant alimenté le génocide rwandais en 1994. Lors de l’audience de ce lundi, il était à la barre pour apporter les preuves de ses affirmations. Mais le dossier a été de sitôt renvoyé au 20 août “pour une bonne administration de la justice”. Raison invoquée : la présidente du tribunal avait jugé une précédente affaire dans laquelle Siguiré a été condamné.
Le dossier sera renvoyé à une autre chambre pour jugement. La présidente du tribunal a déclaré qu’elle ne souhaitait pas juger cette autre affaire concernant Siguiré. Elle avait présidé une audience préalable dans laquelle Siguiré avait été jugé et condamné. Le 6 mai dernier, le TGI Ouaga 1 avait en effet déclaré l’écrivain coupable des faits de diffamation et d’injures publiques contre la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) et son Secrétaire général Moussa Diallo. Il avait alors été condamné à 12 mois de prison et une amende de 500 000 FCFA, le tout assorti de sursis. L’écrivain avait, entre autres, affirmé que la CGT-B et son Secrétaire général avaient reçu de l’argent de l’impérialisme pour déstabiliser la Transition.
“L’audience a été renvoyée pour une nouvelle composition du tribunal. La présidente a estimé qu’elle avait présidé l’audience du précédent dossier où M. Siguiré avait été jugé et condamné. Elle affirme qu’elle ne pourra donc pas connaître de ce dossier”, explique Me Pierre Désiré Bado, l’un des Conseils du journal.
Siguiré sera donc jugé par une “autre composition du tribunal pour une bonne administration de la justice”, affirme-t-il. “Nous sommes sereins. Nous souhaitons que le dossier soit retenu le 20 août 2024 et qu’on en finisse avec cette affaire”, ajoute-t-il.
Le 24 juin dernier, “l’écrivain professionnel”, comme on l’appelle, avait déclaré à la barre que ses affirmations concernant le journal s’inscrivaient dans une logique de “communication de guerre”. Il s’agit d’une “stratégie de communication en réponse à une communication du journal”, avait-il indiqué.
Lors de l’audience de ce 29 juillet, les responsables du média étaient absents. Le directeur de publication, Atiana Serge Oulon, a été interpellé le 24 juin dernier, à son domicile, à Ouagadougou. Les raisons sont pour le moment inconnues. Une pièce de trois pages jointe au dossier avait entraîné le renvoi de l’audience. La partie civile estimant qu’elle avait besoin de temps pour s’imprégner des documents en question.
Lire aussi | Burkina Faso/Procès “journal L’Événement” contre Adama Siguiré : L’audience renvoyée au 29 juillet