Depuis plusieurs mois, la ville de Dori, dans la province du Séno, est confrontée à une pénurie d’eau. Femmes, hommes et enfants font face aux difficultés d’accès à cette denrée précieuse, ce qui entraîne le ralentissement de plusieurs activités dans la ville. Cette situation a aussi provoqué la hausse des prix de l’eau conditionnée dans des bidons de 20 litres et les barriques. 24heures.bf a joint par téléphone, ce 25 avril 2023, des habitants pour comprendre davantage leur calvaire quotidien.
« Cela fait maintenant cinq mois que nous faisons face aux pénuries d’eau ici à Dori. L’ONEA ne procède pas comme la SONABEL. La SONABEL distribue l’énergie par quartier et par heure. Pourtant, l’ONEA nous coupe l’eau sans préavis et l’on ne sait pas quand-est ce que l’eau va revenir », confie une habitante de la localité qui a souhaité garder l’anonymat.
Comme solution à cette pénurie, les habitants de la ville ont creusé des puits dans le lit de la mare de Dori. Cette eau conditionnée dans un bidon de 20 litres, auparavant vendue à 10 francs le bidon, se vend actuellement à « 200 francs, et même plus », selon nos sources. La barrique d’eau qui a une capacité dix fois supérieure au bidon de 20 litres, généralement vendue à partir de 100 francs, est vendue actuellement à partir de 1500 francs. Difficile donc pour les populations de s’en procurer. Cette situation existe depuis plusieurs mois.
Les habitants de Dori se contentent ainsi du strict minimum en matière d’eau. Pour survivre, ils se rabattent sur les sachets d’eau minérale, conditionnés en pack. Là aussi, pour s’en procurer, il faut faire la queue, confient des sources locales. D’ailleurs, ces packs d’eau ne sont pas en quantité suffisante pour toute la population.
« Les commerçants nous disent que chacun a droit à deux packs. Le pack d’eau coûte 1000 francs CFA (500 francs le prix habituel, ndlr). Il y a eu un ravitaillement par camion et les gens sont allés faire la queue. J’ai fait la queue de 7 heures à 12 heures, mais je n’ai pas eu les deux packs », confie un habitant.
La surpopulation de la ville, l’une des raisons de cette pénurie
A la question de savoir quelle est la cause de cette pénurie d’eau, les personnes interrogées affirment ne pas le savoir. Le 24 avril 2023, une délégation de femmes de la ville s’est rendue à la mairie pour comprendre la situation. « Nous nous sommes réunies à la mairie afin de rencontrer le président de la délégation spéciale de Dori, pour en savoir plus sur la gestion en eau de la commune, et savoir pourquoi nous manquons d’eau », confie l’une d’entre elles. Le président de la délégation spéciale était absent. La rencontre a donc été reportée.
Djambé Hamidou Diallo, chargé de communication de la mairie, a affirmé, le 12 avril 2023, sur les antennes de la radio municipale de Dori, que cette situation serait due à la croissance démographique dans la ville. En effet, les Personnes Déplacées Internes de la région affluent vers Dori à la recherche d’un refuge à cause de la crise sécuritaire.
« Au dernier recensement général de la population et de l’habitation, la ville de Dori abritait 21 000 habitants. Au mois de novembre 2022, Dori accueillait déjà 64 870 personnes déplacées internes », confie Djambé Hamidou Diallo. Malgré la réalisation de plusieurs forages, des efforts restent à faire pour assurer l’accès à l’eau potable à toute la population.
« La question d’eau est assez complexe actuellement à Dori, surtout relativement à la question sécuritaire. Les différents acteurs font de leur mieux pour trouver une solution. Nous prions Dieu qu’il nous assiste et qu’il nous fasse sortir de cette dramatique situation sécuritaire », a-t-il affirmé.
