L’information est de son organisation politique, le mouvement “Servir et non se servir” (SENS). « Des agents de la Sûreté nationale ont déposé Me Guy Hervé Kam sur un terrain vide, non loin de son domicile. Immédiatement, un autre groupe d’hommes armés l’a récupéré pour une destination inconnue », indique le SENS dans un communiqué daté de ce 29 mai.
La liberté de l’avocat Kam n’a duré que quelques minutes. Selon le mouvement SENS qui cite des témoins, le dernier groupe ayant procédé à son interpellation affirme relever d’une brigade de gendarmerie.
“Nous ignorons les raisons pour lesquelles notre Coordonnateur n’a pas été remis directement à sa famille à son domicile même, et encore moins celles pour lesquelles il a été repris manu militari par un deuxième groupe embusqué”, déclare l’organisation.
Par ailleurs, le SENS dénonce un “acharnement des autorités du MPSR2 sur la personne du coordinateur du Mouvement SENS”.
Cela “montre à souhait, dit-il, que nous vivons dans un État où l’arbitraire et la force des armes font désormais office de droit et de légitimité”.
Ainsi, ce mouvement politique affirme tenir “entièrement responsable les plus hautes autorités de notre pays quant à tout ce qui pourrait advenir à Me Guy Hervé Kam, concernant aussi bien son intégrité physique que morale”.
Il exige par conséquent “sa libération immédiate et sans condition”.
Le SENS dit exiger également la fin de “ces pratiques” qui, dit-il, sont d’un autre âge. Et “n’honorent pas notre pays et ses dirigeants”.
Me Guy Hervé Kam a été interpellé le 24 janvier dernier à Ouagadougou. Le tribunal administratif de Ouagadougou, dans sa décision du 7 mars, avait ordonné la “libération immédiate” de l’avocat. Cette décision sera confirmée le 23 avril 2024 par la Cour administrative d’appel, statuant en dernier ressort. Toutefois, l’Etat ne s’est pas exécuté.