Dans le cadre de la journée internationale de lutte contre l’abus et le trafic illicite de drogues, le ministre délégué chargé de la sécurité, Mahamadou Sana, a lancé les activités de commémoration à travers une conférence de presse. A cette occasion, 33,26 tonnes de drogues et de produits prohibés ont été incinérés au Centre de traitement et de valorisation des déchets de Ouagadougou.
Cette cérémonie de lancement s’est tenue en partenariat avec le Comité national de lutte contre la drogue. Thème choisi: « défis de la lutte contre la drogue dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire ». Selon le ministre délégué chargé de la sécurité, Mahamadou Sana, cette journée est une occasion pour les « Etats de réaffirmer leur engagement et leur détermination à lutter efficacement contre le fléau de l’abus et du trafic de la drogue« .
C’est aussi une opportunité de mener des activités visant à informer l’opinion sur les questions en rapport avec les réalités des États, comme la crise sécuritaire qui prévaut au Burkina Faso.
Il est convaincu que la lutte contre le terrorisme passe par la lutte contre le trafic de drogue, une des principales sources de financement du terrorisme. « C’est un phénomène qui sert de financement au terrorisme. Qui parle de lutte contre le terrorisme parle d’assèchement des sources de financement du terrorisme. Et la drogue fait partie des principales sources de financement du terrorisme. Également, la consommation de drogue exacerbe le niveau de violence. Sur plusieurs bases terroristes, vous allez retrouver de la drogue », a-t-il dit.
Le ministre a également exprimé une « pensée pieuse » à l’endroit de toutes les victimes du terrorisme et de la drogue.
Le bilan de la lutte contre le trafic de drogue fait état de plus de 25 000 personnes touchées dans le cadre des campagnes de sensibilisation, 240,985 tonnes saisies dans le cadre de la répression, et 279 individus interpellés. Ce bilan révèle également que 3 060 personnes victimes des effets néfastes de la drogue ont été prises en charge et 782 autres ont été réinsérées dans la société grâce à l’ONG Remar.
Une recrudescence inquiétante
Au total, 33,26 tonnes de drogues et de produits prohibés, composés de 1085 kg de canabis, de 20 g d’héroïne, 32 907 kg de produits pharmaceutiques prohibés, 1000 kg d’alcool frelaté et 160 kg de produits chicha ont été incinérés ce 26 juin.
Le Burkina Faso connaît une recrudescence du trafic de drogue. Selon le ecrétaire permanent du comité national de lutte contre la drogue, Emmanuel Kaboré, la quantité de drogue saisie en 2022 a presque doublé par rapport aux chiffres de 2021. Il est passé de 122 tonnes en 2021 à près de 240 tonnes en 2022. La quantité de drogue incinérée en 2021 était estimée à 16 tonnes contre 33 en 2022.
Pour lui, cette recrudescence est intimement liée à la crise sécuritaire que vit le pays. En effet, le Burkina Faso est, dit-il ,un pays de transit de la drogue. Le trafic de drogue y fleurit, particulièrement dans la zone du complexe W-Arly-Pendjari. Mais le ministre Mahamadou Sana a rassuré quant aux opérations mises en place pour inverser la tendance. « Les opérations de lutte contre le terrorisme sont par ricochet des opérations de lutte contre la drogue. Vous constatez que actuellement, des opérations d’envergure sont menées dans ces zones à fort défi sécuritaire », a-t-il affirmé.