Deux responsables de l’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ), section Yagha, Fahadou Cissé et Hama Balima, ont été assassinés aux encablures de Sebba le 31 mai 2019. À l’occasion du 4e anniversaire de cet assassinat, l’ODJ, le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) et le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) font le procès du pouvoir en place. Pour ces organisations, le Burkina Faso est secoué par une « crise politique, sécuritaire, socioéconomique et humanitaire aiguë ».
« Les discours servis par les tenants du pouvoir tendent à diviser les Burkinabè en « patriotes » et en « apatrides ». Les responsables du MPSR 2 poussent leur volonté de limiter les libertés au point d’en faire un objet de chantage contre notre peuple », estiment ces trois organisations. Malgré les deux coups d’Etat et la gestion du pays par le Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba et le Capitaine Ibrahim Traoré, ces organisations indiquent que « les problèmes pressants comme la sécurité, la vie chère, la garantie des libertés individuelles et collectives, etc., loin de trouver une solution, s’aggravent ».
Sur le plan sécuritaire, l’ODJ, le MBDHP, et le CISC déclarent que la situation « s’aggrave de jour en jour ». Ils rappellent le classement établi par l’Institut pour l’économie et la paix, selon lequel le Burkina Faso est le 1er pays en Afrique touché par le terrorisme et le 2e pays le plus touché dans le monde.
Sur le plan socioéconomique, les trois organisations dénoncent « le bradage des ressources naturelles (or, manganèse, etc) aux multinationales impérialistes (russes, turques, chinoises, etc) avec comme argument l’achat de matériel de guerre ». Elles dénoncent aussi « l’augmentation des prix de produits de première nécessité (essence, riz, huile, etc.) au nom d’un soi-disant effort de guerre ».
« Le régime peine ou ne fait rien pour entrer en possession, par exemple, des restes à recouvrer (RAR) auprès des grandes sociétés privées, de personnalités (anciens ministres, députés, DG, etc.) qui s’élèvent à plusieurs milliards FCFA », s’offusquent l’ODJ, le MBDHP et le CISC. Ils invitent la jeunesse du Burkina Faso à s’organiser pour défendre les libertés individuelles et collectives et contribuer à la lutte contre le terrorisme.