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Burkina Faso : le musellement de la presse ne crée pas la sécurité (déclaration)

Les Organisations professionnelles des médias (OPM) du Burkina Faso se sont prononcées sur les menaces intempestives qui planent sur les journalistes. Selon ces organisations, la situation sécuritaire difficile du pays est un prétexte pour tenter d’embrigader les médias et restreindre la liberté d’expression. Pour elles, les journalistes ont un rôle plus important dans ce contexte de crise, car ils doivent faire preuve d’une plus grande affirmation de leur mission, de sorte que la profession participe à la recherche des solutions.

Pour les organisations professionnelles des médias, la liberté d’expression est en souffrance au Burkina Faso. « L’enrôlement forcé de Boukari Ouédraogo, citoyen burkinabè, à qui il est reconnu le droit inaliénable de dire ce qu’il pense de ceux qui ont la charge de la gestion des affaires publiques dans ce pays, est illustratif des dérives qui s’annoncent », déclarent-elles.

L’arrivée du Capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir a alimenté « la haine contre les médias et contre certains journalistes, principalement ceux qui osent utiliser un autre langage que celui des sympathisants du Président ». Les OPM accusent également le président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, le Premier ministre, Me Apollinaire Kyélem de Tambèla, et le ministre chargé de la Communication, Jean Emmanuel Ouédraogo, de jeter de l’huile sur le feu au lieu de l’apaiser.

« Certains de leurs propos, loin d’être rassembleurs, portent les germes de la division des Burkinabè à cause des préjugés sur le degré de patriotisme dont personne ne connaît l’unité de mesure », affirment les OPM dans leur déclaration. Ils tiennent d’ailleurs ces autorités « pour responsables de toutes les agressions et tous les actes de haine subis par les médias et les journalistes ».

La suspension des médias internationaux RFI et France 24 et l’expulsion des correspondantes de Libération et Le Monde par les autorités sont pour les OPM une manière de fouler aux  pieds les lois en se substituant à l’autorité de régulation qu’est le Conseil supérieur de la communication (CSC).

Afin de se garder de fabriquer une mauvaise presse pour le Burkina Faso, les organisations professionnelles des médias demandent aux autorités de la Transition, « notamment au capitaine Ibrahim Traoré, de dénoncer ouvertement et de se démarquer clairement de tous ces nouveaux génocidaires qui s’ignorent et qui utilisent les réseaux sociaux pour distiller des messages de haine ; invitent les autorités politiques administratives et sécuritaires à prendre toutes les dispositions nécessaires afin d’assurer la protection des journalistes et des médias menacés ».

La justice burkinabè est exhortée à prendre les devants et à s’assumer entièrement en traquant et en sanctionnant, à la hauteur de leurs forfaits, tous ceux qui appellent au meurtre des journalistes et des citoyens en général.

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