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Burkina Faso : Le Balai Citoyen exige « la libération immédiate et sans condition » de Rasmané Zinaba et Bassirou Badjo

« Le 20 et le 21 février 2024 respectivement, Aboudou Rasmane Zinaba, chargé de l’organisation du mouvement le Balai Citoyen et Bassirou Badjo, militant du Balai Citoyen et administrateur des affaires sociales, ont été enlevés à Ouagadougou et emmenés vers une destination inconnue », indique cette organisation de la société civile dans un communiqué publié ce 19 février. Elle exige leur libération « immédiate ». Et demande aux autorités de mettre fin aux « réquisitions-punitives, illégales et aux enlèvements, arrestations et détentions arbitraires ». 

Première apparition des deux militants du Balai citoyen : juin 2024. Donc six mois après leur arrestation. Et c’était à la télévision nationale. En tenue militaire. Dans la rubrique « Parole de combattant ». Ils ont donc été envoyé au front dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

La justice avait pourtant tranché sur la question des réquisitions. Les estimant illégales. Mais le Commandement des Opérations du Théâtre National (COTN) était passé outre. Le Balai citoyen brandit, à ce sujet, l’ordonnance de référé-liberté N°047-1 du 06/12/2023) prononcée par le Tribunal administratif de Ouagadougou. Morceau choisi : « Faisons droit à la demande ;

  • Déclarons que les ordres de réquisition litigieux, au regard du lien qu’ils entretiennent avec les opinions exprimées par les requérants, ne visent ni la sécurisation du territoire, ni le maintien de l’ordre ;
  • Disons qu’ils sont manifestement illégaux et fond une entorse à la liberté d’expression et d’aller et venir ;

En conséquence,

  • Ordonnons la suspension des décisions n°00300/MDAC/EMGA/COTN, n°00301/MDAC/EMGA/COTN, n°00305/MDAC/EMGA/COTN du 02/11/2023 portant respectivement ordre de réquisition de MM. LINGANE Issaka, BADJO Bassirou et Zinaba Rasmane ;
  • Ordonnons à l’État du Burkina Faso (le commandant du COTN) de renoncer immédiatement au déploiement des sus nommés sur le théâtre des opérations de sécurisation du territoire ».
Bassirou Badjo et Rasmané Zinaba/@Ph. d’archives

Le Balai citoyen qualifie donc la réquisition de ses militants de « réquisitions-punitives ». Et rappelle, avec force détails, que des « leaders d’organisations de la société civile, des hommes politiques, des journalistes, des animateurs, des chroniqueurs médias, des activistes des réseaux sociaux, des magistrats… » ont su bi le même sort. Ils ont été « privés arbitrairement de leurs droits et libertés ».

Et voici l’association qui brandit ses exigences. D’abord la « libération immédiate et sans condition de Aboudou Rasmane Zinaba et Bassirou Badjo ». Mais aussi « de tous les autres citoyens se trouvant dans la même situation ». Deuxième point : « Cessation des réquisitions-punitives, illégales, des enlèvements, des arrestations et détentions arbitraires ». Sur la liste également, le « respect scrupuleux des principes de l’État de droit et des droits de l’homme ». Elle voudrait que cela soit conforme à la Constitution et aux lois en vigueur. Et ce ne sera que justice !

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