Le prix du super 91 a connu une hausse de cent (100) francs CFA depuis le 10 février 2023. En l’espace d’une année, le Burkina a enregistré une augmentation de 235 FCFA, soit plus de 27 %, sur le prix du carburant à la pompe. Cette augmentation est une épine de plus dans les pieds des populations déjà confrontées à un train de vie précaire en raison de la cherté de la vie. De même, les entreprises devront s’adapter à cette nouvelle donne.
« Cette situation est insoutenable pour un citoyen à qui on impose des taxes auxquelles s’ajoute la contribution volontaire pour l’effort de guerre« , regrette Frank Pougbila, journaliste. Selon lui, cette augmentation du prix du carburant précède une inflation à tous les niveaux de la vie, une charge de plus pour la population. « Si vous demandez aux populations de contribuer à l’effort de guerre et vous introduisez des taxes qu’ils doivent payer et dans le même temps, vous augmentez le prix des denrées, c’est terrible…« , poursuit-il.
Pour Lantry Apewe, entrepreneur, ce sont les populations qui vont subir les répercussions liées à cette hausse du prix du carburant. « Ce qui est déplorable, c’est que vous allez voir des gens qui vont augmenter le prix de leurs marchandises et lorsque vous allez demander la raison, ils diront que c’est parce que le carburant a augmenté. Même si l’augmentation n’affecte en aucun cas leurs activités, elles vont trouver des excuses pour gonfler le prix« , déplore Lantry.
Selon l’entrepreneur, il est nécessaire pour la population de réfléchir à de nouvelles méthodes pour s’adapter à cette augmentation. Une population déjà pliée à la cherté de la vie alors que son niveau de revenu reste inchangé.
Un coup de fouet pour les entreprises…
Après les populations, Frank Pougbila affirme que l’augmentation est un coup dur pour les entreprises qui étaient déjà confrontées à un ralentissement de leurs activités à cause du terrorisme. En plus du manque d’opportunités, ces dernières verront leurs activités limitées, car elles devront revoir comment adapter leurs budgets face à cette augmentation. Cela va impacter l’économie dans la mesure où certains mouvements qui contribuaient à faire tourner l’économie seront limités.
« Par exemple, si je donnais mille (1000) FCFA de carburant à mes employés, je serais obligé d’augmenter le prix pour avoir la même quantité de carburant quotidienne qu’autrefois. Mais qu’est-ce que je gagne en retour vu que les opportunités ne sont pas là ?« , s’inquiète-t-il. De même, les bailleurs de fonds se font rare depuis l’avènement du terrorisme, car personne ne veut investir dans un pays où règne l’insécurité.
« Il fallait s’y attendre…«
Si certains burkinabè digèrent mal l’augmentation du prix du carburant, ce n’est pas le cas de Moussa Congo. Selon lui, cela était inévitable au regard de la situation nationale du pays. Le contexte sécuritaire, combiné aux difficultés d’acheminement sur territoire national et la dette de l’État, ont entraîné cet état de faits. « Une augmentation est encore plus souhaitable que la pénurie qu’on a vécu il y a un mois« , explique-t-il.