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Burkina Faso : « La culture, c’est la carte d’identité d’un peuple » (Konomba Traoré)

Dans le cadre du SYSDEF (Salon International synergie, sûreté, sécurité, défense), Konomba Traoré, « trésor humain vivant » animé une conférence le 5 juillet  dans la salle des banquets de Ouaga 2000. Thème abordé : « consolider le pacte social par une mobilisation générale des communautés autour des valeurs culturelles ».

Le « trésor humain vivant » considère que les maux sociaux actuels sont le résultat de l’acculturation des communautés. « La culture, c’est la carte d’identité d’un peuple, de la même manière qu’une carte d’identité personnelle indique qui nous sommes et en quoi nous sommes différents des autres », dit-il. Pour lui, il est impératif de travailler à ne pas laisser la terre que les ancêtres ont léguée aux Burkinabè, entre les mains d’étrangers animés par des intérêts malsains.

A l’en croire, le manque de cohésion sociale est plus profond que ce qu’il paraît. Les crises favorisant ce mal social remontent à l’époque de la colonisation lorsque le Burkina Faso a été partagé entre trois pays. Avec ce partage, certaines communautés se sont retrouvées dans plusieurs pays étrangers, mettant à mal la cohésion sociale entre ces communautés désormais séparées par des frontières terrestres.

Konomba Traoré poursuit en abordant le sujet de la discrimination. Selon lui, elle est d’ordre religieux, régionale, politique et ethnique. Il considère que les gouvernants et les populations sont responsables de la discrimination régionale en favorisant certaines régions au détriment d’autres. « On entend à la radio et sur les réseaux sociaux les gens se plaindre du manque de route dans leurs villages. Nous sommes égoïstes. Nous ne respectons pas le bien commun », s’est-il exclamé.

Quant à la discrimination politique, il recommande aux autorités actuelles de prendre exemple sur les aïeux tels que Béhanzin, Samory Touré qui sont arrivés à gouverner leurs cités sans pour autant créer des frustrations entre les communautés. L’honnêteté, l’intégrité et la justice doivent être des préceptes pour les chefs d’Etat africains confrontés aux défis sécuritaires résultant en partie des discriminations accumulées. 

Une révolution religieuse pour mettre fin au terrorisme

S’agissant de la religion, il est convaincu que les religions importées sont sources de discrimination. Il s’offusque par ailleurs qu’il n’y ait aucune journée nationale dédiée à l’animisme. Pourtant, elle est l’une des meilleures religions, sinon la meilleure. La preuve, selon lui, l’animisme est une religion qui prône la paix, car elle n’est pas source de conflits communautaires.

Pour Konomba Traoré, la solution au terrorisme est une révolution des valeurs culturelles, par conséquent, une révolution des valeurs religieuses. Un retour pur et sincère aux sources aiderait selon lui à mettre fin aux exactions terroristes au Burkina Faso.

Il exhorte donc toutes les communautés à se tourner vers les ancêtres afin de bénéficier de leurs grâces et espérer mettre un terme au terrorisme. « Je prône une révolution religieuse au Burkina et même en Afrique.  Laissons ces gens (les Occidentaux, NDLR) adorer leurs ancêtres et occupons-nous des nôtres », a-t-il exhorté.

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