Les populations de Koudougou, dans la région du Centre-ouest, ont des difficultés, depuis le 26 mai, pour s’approvisionner en l’eau potable. Dans un communiqué daté du 24 mai, l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) indique que ce dysfonctionnement provient essentiellement de l’assèchement du barrage de Salbisgo, l’une des principales sources de production d’eau potable dans la région.
La ville de Koudougou n’est pas étrangère aux coupures intempestives d’eau, surtout en période de canicule. Il faut patienter jusqu’à des heures tardives pour espérer voir le liquide précieux sortir du robinet. Mais cette fois, l’eau semble avoir complètement déserté les tuyaux de l’ONEA. Depuis vendredi soir, pas une seule goutte, selon les habitants de la ville.
«C’est difficile pour nous; nous n’avons pas d’eau depuis vendredi soir. Il faut se lever très tôt pour se rendre au forage le plus proche. Et il faut encore patienter pendant de longues minutes, même quand tu te retrouves parmi les premiers à arriver », explique Aïda, une habitante du quartier Dapoya de Koudougou.
Innocent a quitté Ouagadougou pour passer son weekend dans sa ville d’origine. Il habite le quartier Burkina de Koudougou. Depuis son arrivée, aucune goutte d’eau n’est tombée du robinet de l’ONEA. « Je suis là depuis samedi, mais je n’ai pas eu d’eau, je suis obligé de me rabattre sur le château d’eau de mon voisin », déclare-t-il, tout dépité.
Les forages, solution palliative
Pour pallier ce problème d’eau, les populations se sont ruées vers les rares forages de la ville. Au quartier Moukassa, la famille Bouda, pour s’en sortir, a opté pour l’eau d’un forage à proximité de la cour familiale. Mais ce n’est pas chose aisée. Le rang est long et les bousculades pour recueillir les gouttes du liquide précieux sont fréquentes.
« Nous avons déjà passé toute la soirée à chercher de l’eau. Nous sommes allés une fois à 18 h, et nous sommes rentrés à 21 h, car il y avait assez de monde », relate Assanatou, membre de la famille Bouda. Les bousculades et les mésententes sont surtout le principal problème qui retarde tout le monde. « Il y a des gens qui arrivent et qui ne veulent pas suivre la queue, ça crée alors des tensions et ça retarde la distribution de l’eau», déplore Assanatou.
Le problème d’eau est un peu plus criard dans certaines zones, notamment celles dites rouges. La population de Koudougou en est consciente et espère que le problème sera vite résolu.