La première rencontre statutaire de l’année 2024 entre le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et le Chef de l’Etat, « garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire », s’est tenue ce 25 novembre. Le Capitaine Ibrahim Traoré « a souligné la nécessité de reformer et de faire fonctionner l’appareil judiciaire dans le but de répondre davantage aux attentes et espoirs des masses populaires ».
« Travaillons à rendre une justice équitable aux Burkinabè, à aller vers une justice réelle qui soit juste vis-à-vis de tous les citoyens ; qu’il n’y ait pas de supers citoyens et des citoyens de seconde zone », a déclaré le Chef de l’Etat. « Rendre justice est un acte noble qui va permettre au pays, dit-il, de se faire respecter ». Il a donc invité le CSM « à plus d’ardeur, de diligence et de transparence dans le traitement des dossiers de tout genre, particulièrement ceux relatifs aux cas de corruption ».
Le président du CSM, Adama Ouédraogo, affirme avoir cerné la mesure des enjeux : « Chaque membre de ce nouveau CSM a bien pris la mesure des attentes citoyennes et de la profonde nécessité de changement de paradigme qui ont justifié cette réforme ». En route donc « pour une justice reformée, adaptée et équitable en vue de son appropriation par les populations », a-t-il indiqué.
« Cette année, les juridictions ont bien fonctionné malgré la situation de crise que nous vivons. Elles ont des résultats en nette progression par rapport à l’année dernière », a précisé le président du CSM. 16 magistrats ont été nommés dans les juridictions supérieures et 106 dans les juridictions de premier et de second degré.
Les attentes des populations et des acteurs judiciaires se sont invitées à la table de discussions. Selon le président du CSM, « des pistes de solution ont été proposées et le Chef de l’Etat a donné des orientations pour que les attentes exprimées puissent être traitées suivant les aspirations profondes » des populations.
Le CSM occupe désormais les locaux qui abritaient les services de l’ancien Médiateur du Faso. « C’est un pas important vers l’émancipation de l’institution qui quitte son statut de locataire (…) Cela participera également à la réduction du train de vie de l’Etat », souligne Adama Ouédraogo. L’Etat devrait pouvoir ainsi « économiser environ 300 millions de FCFA pour le premier mandat du nouveau CSM au titre des charges locatives ».