Le gouvernement a rencontré, ce 30 novembre, la représentante du Haut-commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, accréditée auprès du Burkina Faso, Zeinab Hamza Diaby. Sur la table de discussions : le communiqué des Nations-Unies sur l’attaque du 26 novembre dernier à Djibo.
Plusieurs membres du gouvernement ont participé à cette rencontre de mise au point. Le ministre de la Justice Edasso Rodrigue Bayala, le ministre délégué chargé de la Sécurité, Mahamadou Sana, et le ministre délégué à la Coopération régionale, Karamoko Jean Marie Traoré.
Le communiqué, publié hier, de Nairobi au Kenya, par le porte-parole du Bureau des Droits de l’Homme des Nations Unies, Seif Magango, fait état d’au moins 40 civils tués et plus de 42 autres blessés suite à l’attaque de Djibo, dimanche dernier.
La structure Onusienne appelle les autorités à mener des enquêtes “approfondies, impartiales et indépendantes” afin de retrouver les coupables. “Les attaques contre les civils sont inexcusables et doivent cesser”, a-t-elle insisté tout en appelant “les différentes parties au conflit” à s’abstenir de prendre pour cible des civils et des biens civils, conformément au droit international humanitaire.
A ce niveau, le gouvernement fait une mise au point. “Ce communiqué axé sur les attaques récentes à Djibo fait une assimilation entre les terroristes qui endeuillent le pays avec un sujet de droit international”, déclare le ministre délégué à la Coopération régionale, Karamoko Jean Marie Traoré. Le ministère des Affaires étrangères a même produit un communiqué à ce sujet ce jeudi : “En tant qu’État partie, il n’était pas indiqué d’assimiler, dit-il, le Burkina Faso au même titre que les terroristes”.
C’est du reste pourquoi la représentante-pays de cet organe de l’ONU a été convoquée, souligne le gouvernement.
Cette rencontre de mise au point vise, selon le ministre Jean Marie Traoré, à “exprimer tout notre regret par rapport à ce communiqué et inviter le bureau des Nations Unies à plus d’égard et à accorder le moins d’espace possible aux terroristes”.
“Le gouvernement rejette avec véhémence toute assimilation susceptible d’accorder un quelconque espace aux ennemis de la paix et de la liberté. Mieux, le contexte de ce communiqué n’est pas favorable”, tance, pour sa part, le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala.
Il est inapproprié qu’ “au moment où l’attaque de Djibo a été déjouée vaillamment et pendant que le gouvernement n’a pas encore produit de communiqué officiel sur ces événements, nous ayons un communiqué de quelqu’un qui se trouve loin du pays et qui fait un bilan», affirme le ministre.
Le Burkina Faso s’est doté, dit-il, d’un dispositif institutionnel et juridique, notamment le pôle judiciaire antiterroriste, pour juger les auteurs d’actes terroristes.
“Par conséquent, il n’est pas question d’invoquer sur ce sujet l’applicabilité du droit international humanitaire dans le contexte du Burkina Faso”, rappelle le Garde des sceaux à la représentante-pays du Haut-commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, accréditée auprès du Burkina Faso.
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