Ce 30 septembre marque l’arrivée au pouvoir du MPSR 2, à la suite du coup d’Etat perpétré contre le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Une année après, des Burkinabè dressent un bilan du MPSR 2 sur le plan sécuritaire. Si pour certains, les résultats sont encourageants, d’autres estiment qu’il y a du pain sur la planche. 24heures.bf est allé à leur rencontre.
« Il ne fait aucun doute qu’en une année, le bilan du MPSR2 est très positif et va même au-delà du volet sécuritaire », s’exclame Andy Joël Beré, étudiant. Pour lui, les stratégies adoptées par le Capitaine Ibrahim Traoré font déjà leurs preuves.
« A en croire l’avancée des hommes sur le terrain, la dynamique et l’état d’esprit positif des hommes, et les territoires récupérés des mains des terroristes, on voit très clairement qu’il y a une avancée significative dans la reconquête du territoire », déclare-t-il.
Il est rejoint par Paterne Kaboré, étudiant en philosophie. Il estime également que le MPSR 2 abat un bon travail pour que le Burkina Faso retrouve son intégrité physique. « Avant l’instauration du MPSR2, les groupes armés terroristes avaient une avancée continue sur le territoire, prenant des villages sans grande résistance des populations et des forces armées, créant ainsi une psychose généralisée », indique-t-il. Pour lui, le MPSR 2 a permis de renverser la tendance. La peur a changé de camp. « Un changement de paradigme notable s’est opéré, marqué par une communication efficace qui a galvanisé le peuple et les troupes aux frontières. Cette communication est étayée par des actions concrètes sur le terrain, tels que le renforcement de l’armée par l’acquisition d’équipements militaires modernes et le recrutement de soldats et de volontaires pour la défense nationale, contribuant ainsi à résoudre le problème du chômage », affirme-t-il.
Pour Paterne Kaboré, la diversification des partenaires est un point notable dans la balance, en faveur du Burkina. « La création de l’Alliance des États du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger), le renforcement des accords militaires avec des partenaires internationaux tels que la Russie et la Corée du Nord, ainsi que la diversification des partenaires internationaux, ont consolidé la position du pays sur le plan sécuritaire », a-t-il indiqué.
Un autre citoyen, ayant requis l’anonymat, affirme que la situation sécuritaire est plus ou moins stable. « Je pense qu’ils ont un peu stabilisé la situation. Certes, il y a toujours des attaques, mais en comparant, depuis leur arrivée, y a au moins une petite amélioration. On sent la volonté et un équipement croissant des soldats », affirme-t-il.
« Le bilan n’est pas fameux »
Si certains se montrent satisfaits, d’autres restent sur leur soif. C’est le cas du journaliste Ismaël Ganamé. Pour lui, le bilan n’est pas fameux. « Au départ, on a pensé qu’on allait avoir une guerre éclair qui allait nous permettre de mettre fin au terrorisme dans les deux années à venir, mais au constat, à l’allure où vont les choses, on a l’impression qu’on va beaucoup durer dans ce combat et qu’il ne sera pas une course de vitesse, mais une course d’endurance », affirme-t-il.
Même si certains changements sont opérés sur le plan sécuritaire, les choses semblent empirer à certains endroits. «Depuis l’avènement du MPSR2, les personnes déplacées internes (PDI), dans la région du Nord, n’ont pas diminué; je peux même dire qu’ils ont augmenté. Certains villages se sont déplacés alors que le principe était que les populations déjà déplacées puissent retourner chez elles. Le combat est toujours rude », lâche-t-il.
« De nombreux enlèvements… »
Une citoyenne ayant requis l’anonymat, interrogée par 24heures.bf, revient sur les questions d’enlèvements arbitraires devenus récurrents. « Le MPSR est arrivé avec pour motif de lutter efficacement contre le terrorisme, mais il ne faudrait surtout pas que le mouvement oublie qu’il y a plusieurs degrés de terrorisme; il devrait donc songer à mettre en place un mécanisme pour également appréhender les « terroristes kidnappeurs » , lâche-t-elle.