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Burkina Faso/Affaire Vincent Dabilgou : verdict reporté 

Le verdict de l’affaire Vincent Dabilgou, prévu pour ce 3 août, n’a finalement pas été prononcé par les juges du Tribunal de grande instance Ouaga 1. Motif invoqué : les magistrats ont suspendu, depuis le 29 juillet, leurs activités. 

L’ex-ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Vincent Dabilgou, poursuivi pour « détournement de deniers publics,  financement occulte de parti politique et enrichissement illicite », et ses sept co-accusés devront encore attendre avant d’être situés sur leur sort.  

L’intersyndicale des magistrats, dans une déclaration datée du 29 juillet, a appelé l’ensemble des magistrats à la suspension de toutes les activités en juridiction. Cette « grève » fait suite à l’immixtion de militaires dans la procédure judiciaire concernant Amsétou Nikiema, guérisseuse traditionnelle à Komsilga. Elle a été libérée par ces derniers alors qu’elle était placée sous mandat de dépôt.

Burkina Faso : les syndicats de magistrats protestent contre une ingérence de militaires dans une procédure judiciaire

Selon le communiqué de l’Intersyndicale, cette suspension d’activités est en vigueur jusqu’à l’intégration de la dame à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). Depuis lors, aucune audience ne s’est tenue. Aucun magistrat n’était présent ce 3 août pour livrer le verdict concernant l’affaire Vincent Dabilgou

Retour sur l’affaire

Après maintes reports, le procès sur cette affaire s’est ouvert le 15 juin 2023 au tribunal de grande instance Ouaga 1. Plusieurs jours de débats ont permis d’avoir une idée de la somme compromise. Il s’agit, selon les notes de l’audience, d’un montant total de 926 620 966 francs CFA.

Ils sont au total huit accusés dans cette affaire. Il s’agit de Jean Gabriel Séré, ex-DAF du ministère des Transports, Ousmane Sigué, comptable matière du ministère des Transports au moment des faits, Malick Kouanda, ex-DG de la SOPAFER-B, Minata Coulibaly, responsable commerciale de Green Énergy, Yassia Sawadogo, PCA de Green Énergy, Alhoussaïni Ouédraogo, ex-DAF de Ildo oil, du parti politique « Nouveau temps pour la démocratie (NTD) » et de l’ex-ministre des Transports, Vincent Dabilgou.

Procès Vincent Dabilgou : le parquet requiert 15 ans de prison et une amende de 500 millions de francs CFA contre l’ex-ministre

Le procureur avait requis que Vincent Dabilgou soit maintenu dans les liens de la prévention concernant les faits de détournement de deniers publics, financement occulte de parti politique et enrichissement illicite. Il a requis  une peine d’emprisonnement de 15 ans dont 10 ans fermes et une amende de 500 millions FCFA ferme. Il a aussi demandé qu’un mandat d’arrêt soit décerné à l’encontre de l’ex-ministre. De même que la confiscation en valeur de ses biens équivalant au montant « détournés » estimé à 926 620 966 francs CFA. Le ministère public a aussi requis la « prononciation de la déchéance des droits civils, d’éligibilité et de décoration à vie » de Vincent Dabilgou.

Aucune date n’a encore été communiquée pour le verdict. Affaire à suivre donc.

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