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Burkina Faso/Affaire Vincent Dabilgou : « En dehors de la parole de l’ex-DAF Séré, il n’y a pas de pièces » (Me Roger Yamba)

L’avocat de Vincent Dabilgou a enfin livré sa plaidoirie. Pour lui, toutes les accusations à l’encontre de son client ne sont pas suffisantes pour le condamner. Il affirme qu’il n’y a aucune preuve contre son client en dehors de la parole de Jean Gabriel Séré, ex-DAF du ministère des transports.

Pour Me Roger Yamba, c’est clair: « La parole d’un prévenu ne peut pas servir de preuve contre un autre prévenu.  On ne peut pas prendre les déclarations d’un prévenu pour condamner un autre. Car les prévenus ont le droit de mentir pour se défendre », déclare-t-il à la barre.

Il a ensuite  énuméré les différents postes de son client : « Dabilgou n’est pas à son premier poste. Il est passé à la mairie. Il avait à sa gestion 3 millions FCFA de carburant par semaine. Il a été ministre sous le régime de Compaoré; il a fait l’objet d’un audit qui n’a rien révélé », indique-t-il.

Me Yamba va jusqu’à parler de « Jésus » dans sa plaidoirie : « en dehors de la parole de Séré (ex-DAF ministère de Transports,  Ndlr), vous n’avez pas une pièce justificative. Pour confondre Dabilgou, c’est Seré qu’on tient comme une pièce. Si on n’a pas cru en Jésus, c’est en Seré qu’on peut croire ? », interroge-t-il.

Il estime également qu’il ya eu assez de témoignages pour disculper son client des fins de financement occulte de parti politique. Il prend l’exemple de Clément Sawadogo, coordonnateur de l’Alliance des partis  de la mouvance présidentielle (APMP) qui a affirmé lors de son témoignage que sa structure a remis 80 millions FCFA. 

Il a demandé au tribunal de renvoyer Dabilgou « des fins de la poursuite pour infractions non constituées car en dehors de la parole de Seré, il n’ y a pas de pièces ». 

En rappel, le procureur a requis que le prévenu Vincent Dabilgou soit maintenu dans les liens des préventions concernant les faits qui lui sont reprochés: détournement de deniers publics,  financement occulte de parti politique et enrichissement illicite.

Il a également requis  une peine d’emprisonnement de 15 ans dont 10 ans fermes et une amende de 500 millions FCFA ferme. Il a aussi demandé qu’un mandat d’arrêt soit décerné à l’encontre de l’ex-ministre. De même que la confiscation en valeur de ses biens équivalant au montant détournés estimé à  926 620 966 FCFA. Le ministère public a aussi demandé  la prononciation de la déchéance des droits civils, d’éligibilité et de décoration à vie de Vincent Dabilgou.

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