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Burkina Faso/Affaire charbon fin : Débat sur les corps solides présentés à la barre

Pour les experts, l’unique façon d’analyser la teneur en or des corps solides présentés à la barre, c’est de procéder à leur broyage. Le parquet s’y oppose. Cette opposition a créé de vifs débats.

Les experts sont formels : « Il y a des matériaux qui contiennent de l’or. C’est sûr qu’il y a de l’or dedans; c’est la teneur qui n’est pas connu ». Pour connaître cette teneur, les corps solides doivent être broyés. Le procureur s’y oppose. « Il faut garder en l’état les corps solides tels que scellés. Procéder au broyage, c’est faire disparaître un élément de preuve. Ça va dénaturer la forme de ce qui est dans le conteneur », déclare-t-il.

L’Etat burkinabè et le Réseau national de lutte anti-corruption (RENLAC) sont solidaires de l’observation du parquet. 

La défense, elle, s’offusque. « Je suis surpris de l’intervention du parquet. On a alerté tout le monde. On a dit que Essakane trafiquait de l’or. Maintenant qu’on dit d’analyser les corps solides, vous refusez; il faut être constant », indique Me Kopiho.

« Le jugement avant dire-droit dit qu’il faut analyser toute la cargaison. C’est une obligation légale de se soumettre à cette décision », avance un autre avocat de la défense. 

Le Directeur-Pays de IAMgold Essakane SA, Tidiane Barry, s’invite au débat. « Je suis choqué d’apprendre aujourd’hui qu’il y a des lingots d’or dans ces corps solides (affirmation du parquet), et qu’on s’oppose à l’analyse des corps solides contenus dans ces conteneurs », a-t-il le temps de dire avant que le président du tribunal lui demande de se rassoir. 

« Nous sommes dans un dilatoire organisé savamment par le parquet. Ils sont en mission et cette mission ne doit pas perturber la justice. Si c’est de la mauvaise foi, on peut le faire aussi. Mais on n’instrumentalise pas la justice. On ne s’amuse pas avec la justice », s’offusque, une fois de plus, Me Kopiho.

Le président ordonne ensuite l’ouverture des conteneurs sous scellés, en présence d’un huissier de justice. Mais on ne retrouve pas les clés pour ouvrir les conteneurs. L’audience est suspendue. Elle reprend lundi.

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