C’est le Capitaine Ibrahim Traoré qui l’a dit, ce soir, à la Télévision nationale. L’Etat s’est évertué à acquérir un avion pour la relance de la compagnie Air Burkina. A peine l’avion arrivé que deux mécaniciens de cette compagnie ont déposé leurs lettres de démission. Ils avaient au préalable exigé, sans succès, une augmentation de deux millions de francs CFA chacun. « Un avion qui arrive le 2, et le 3 vous décidez de ne pas travailler. Nous étions obligés de les recevoir, et de leur faire comprendre qu’ils vont travailler de gré ou de force. On ne demande pas à quelqu’un ; nous n’allons plus négocier (…) C’est du sabotage », martèle le Chef de l’Etat. Voici un large extrait de son intervention.
« Nous avons tous suivi les efforts qui ont été faits pour acquérir un nouvel avion. Et j’étais obligé de recevoir la semaine passée deux mécaniciens de la compagnie, qui, dès l’arrivée de l’avion le 2 du mois dernier, déposaient une demande de démission le 3. L’un dépose sa demande de démission le 3 pour prise d’effet le 4, et l’autre fait de même pour une prise d’effet le 31 octobre.
Et pour cause, ils demandent une augmentation de salaire de plus de 2 millions. C’est du sabotage. Et je pense que c’est un manque de patriotisme grave.
Le conseil d’administration a essayé, vaille que vaille, de les raisonner. Il est même allé faire des concessions, jusqu’à 400 000 francs de plus sur leur salaire. Ils ont refusé catégoriquement ; ils ont refusé de travailler.
Pendant qu’on sait bien que l’avion, pour chaque vol, a besoin que l’on vérifie un certain nombre de choses, pour qu’il puisse se relancer. Mais ils ont refusé de travailler, pendant que le nouvel avion venait d’arriver. Ça c’est du sabotage pur et simple.
Un avion qui arrive le 2, et le 3 vous décidez de ne pas travailler. Nous étions obligés de les recevoir, et de leur faire comprendre qu’ils vont travailler de gré ou de force. On ne demande pas à quelqu’un ; nous n’allons pas négocier encore.
Ils vont travailler, et c’est ce qui est en train de se faire. A l’Armée de l’air, il y a des mécaniciens qui ne touchent pas ce qu’ils touchent comme salaire ; mais qui se sacrifient, jour et nuit, pour que les appareils volent afin de soutenir les forces combattantes. Ils n’ont jamais réclamé un franc de plus.
Ce sont ces genres d’esprit que nous sommes en train de combattre. C’est pourquoi j’ai dit que faire une révolution, ce sont des défis. Et tous les jours, il y a des défis.
Et il en sera ainsi ! Tous ceux qui vont essayer de saboter, nous prendrons les mesures qu’il faut. De gré ou de force, ils vont faire ce qu’ils doivent faire pour la patrie. Nous n’allons plus tolérer un certain nombre de choses.
L’heure de la sensibilisation est passée. Il faut que tout le monde se mette au travail au profit de nos masses populaires. Les Burkinabè ont assez souffert et continuent de souffrir ».