Après plusieurs renvois, le procès sur l’affaire Mohamadi Sinon s’est ouvert ce 18 juillet. Il est poursuivi pour des faits de « diffamation et mise en danger de la vie d’autrui ». La victime est la gendarmerie nationale.
A l’appel de son dossier, un remue-ménage secoue la salle d’audience. Plusieurs personnes à l’arrière approchent et essaient de se trouver une place dans les premières rangées. Mahamadi Sinon est accusé davoir diffusé une vidéo dans laquelle il affirme que la gendarmerie nationale ne s’investit pas à 100% dans la lutte contre le terrorisme. Il est prévenu d’avoir « porté atteinte à l’honneur ou à la considération du corps de la gendarmerie » et « de mise en danger la personne d’autrui ». « Non, je ne reconnais pas les faits », déclare le prévenu, ce matin à la barre.
« Vous n’avez pas dit ça ? », demande le président du tribunal, visiblement étonné. « Ce n’est pas ce que j’ai dit que vous avez dit », répond le prévenu. « Qu’est ce vous avez dit ? », interroge le président. L’avocat de la défense saisit ce moment pour demander une suspension. Il veut pouvoir projeter la vidéo mise en cause. Le procureur hésite. Il ne sait pas où se trouve le matériel de projection. Pour l’avocat, ce n’est pas un souci. Il est prêt à utiliser son ordinateur. La visualisation de la vidéo semble importante pour lui : « on ne peut pas le juger sur la base d’un fait dont on a pas vraiment connaissance », affirme-t-il.
Après une brève concertation, le tribunal autorise la suspension pour permettre de mettre en place le dispositif de retransmission.
Le procès continue au TGI Ouaga 1.
Très très intéressant.