L’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB) est montée au créneau le 22 mai pour exprimer son mécontentement vis-à-vis de la situation qui prévaut à l’UFR-SVT de l’université Joseph Ki-Zerbo. Depuis le mois de mars, un bras de fer oppose étudiants de l’UFR et l’administration. Les étudiants refusent l’application du nouveau régime général des études du diplôme de Master qu’ils considèrent comme un système « anti-étudiants ».
Les étudiants sont particulièrement en désaccord avec les dispositions des articles 29 et 34 de l’arrêté N°2019-074/MESRSI/SG/ portant régime général des études du diplôme de Master dans les institutions publiques et privées d’enseignement supérieur et de recherche. L’article 29 de l’arrêté stipule que «les étudiants inscrits en 2e année de master ne peuvent prétendre à la soutenance du mémoire que lorsqu’ils ont validé les deux semestres de la 1ʳᵉ année du master et l’ensemble des unités d’enseignement des semestres de la 2e année du master ».
Quant à l’article 34, il donne les conditions de validation d’un semestre. L’alinéa de cet article qui pose problème stipule que « un semestre est validé par compensation intra-semestre si l’étudiant a la moyenne requise entre les différentes unités d’enseignement du semestre affectées de leur coefficient. La compensation entre les unités d’enseignement ne peut s’effectuer que si la moyenne obtenue d’enseignement est supérieure ou égale à 7/20 ».
L’UGEB estime que toutes ces réformes sont «anti-étudiants», instaurées pour nuire aux étudiants. «Dans le fond, les réformes opérées ont toujours eu comme objectif de chasser les étudiants de l’UFR», déclare-t-elle.
Elle s’insurge contre l’application de la note éliminatoire de 7/20. Une note qui, selon elle, a pour «but d’aligner les taux d’échecs»
Une lutte « pernicieuse »
«L’administration est en train d’exécuter un plan anti-étudiants en prônant à qui veut l’entendre que tout se déroule normalement à l’UFR », affirme l’UGEB.
L’Union générale des étudiants burkinabè soutient également que certains responsables de l’administration et même certains enseignants font un travail de sape de la lutte en essayant de mobiliser des étudiants pour qu’ils demandent pardon d’une façon ou d’une autre. Elle déclare à l’endroit de ces derniers que « ces tentatives de manipulation pour diviser les étudiants ne réussiront pas ».
Des réformes déjà appliquées dans des universités du Burkina Faso
Patrice Zerbo, directeur général de l’UFR/SVT, a affirmé le 14 avril 2023, que les dispositions de l’arrêté sont appliquées dans toutes les institutions d’enseignement publiques et privées du Burkina Faso depuis la rentrée universitaire 2020-2021.
Il avait aussi soutenu que l’UFR- SVT est la dernière à l’appliquer du fait qu’il n’y a pas eu de recrutement en 2021-2022.