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Tribunal de Bobo-Dioulasso : l’ex-chef d’agence de IB Bank accusé d’avoir détourné plus de 55 millions FCFA

L’ex-chef d’agence de IB Bank/Bobo-Dioulasso, Boukari Sawadogo, a comparu le 19 juin avec deux de ses collaborateurs, devant les juges du pôle économique et financier du Tribunal de grande instance de Bobo. Il lui est reproché d’avoir soustrait frauduleusement la somme de 55 900 000 F CFA des caisses de la banque.

Boukari Sawadogo a comparu avec Éric Somé, son caisier principal, et  Blaise Compaoré, un autre caissier au sein de IB Bank/Bobo-Dioulasso. L’ex-chef d’agence est poursuivi pour des faits présumés de soustraction de biens dans le secteur privé et blanchiment de capitaux. Les deux autres agents, eux, sont poursuivis pour complicité de soustraction de biens dans le secteur privé. 

À la barre, le chef d’agence au moment des faits explique qu’il effectuait des retraits d’argent sur le compte de certains clients à leur insu. Pour que la procédure soit bien articulée, il remplissait les bordereaux sans signature et instruisait ses caissiers de faire le décaissement au nom du client. Selon les caissiers, leur implication est certes confirmée, mais ils s’attachent au fait qu’ils ne répondaient qu’aux ordres de leur supérieur hiérarchique.

« C’est lui, notre chef d’agence. Il m’a d’abord dit de décaisser un chèque sans signature. Je lui ai donc rappelé qu’il faut forcément la signature et la photocopie de la pièce de l’intéressé si le montant dépassait 5 millions. C’est en ce moment qu’il m’a dit de toucher l’argent et de le lui apporter sans m’inquiéter. Par la suite, il m’a rassuré que c’est le chèque du papa d’une ancienne stagiaire et que celui-ci passerait régulariser d’un moment à l’autre « , relate le caissier Blaise Compaoré.

Il confie par ailleurs qu’il a interpellé plusieurs fois le chef d’agence pour la régularisation, sans suite.  » À un moment donné, il a fini par hausser le ton en me disant que c’est lui qui m’a dit que la régulation sera faite « , poursuit M. Compaoré. Le caissier principal, Éric Somé, indique que c’est par le même procédé  que le chef d’agence a réussi à l’avoir. « C’est ce qu’il m’a aussi dit au début. Mais il y avait certains chèques qu’il réussissait à régulariser« , dit-il.

Au total, M. Somé a décaissé 24 900 000 F CFA pour son chef. Devant les juges, le chef d’agence reconnaît que  » mes collaborateurs n’étaient pas au courant que cet argent rentrait dans mes propres besoins« . Aussi, il reconnaît que les caissiers ne touchaient rien comme intérêt en exécutant ses ordres. Selon le parquet, c’est suite à la plainte d’une dame qui a constaté un retrait irrégulier sur son compte que M. Sawadogo a été entendu.

La banque, se basant sur cette plainte, a décidé de mener sa propre enquête, tombant ainsi sur un manque de 55 900 000 F CFA dans les caisses de l’agence de Bobo. L’accusé principal reconnaît les faits. Il affirme avoir soustrait cet argent pour construire une maison familiale en Côte d’Ivoire, d’une valeur située entre  30 et 35 millions FCFA. Il dit aussi avoir payé des dettes familiales et acheté un véhicule « Toyota camry » avec le reste des fonds.

Dans ses réquisitions, le parquet a demandé la relaxe de Blaise Compaoré et d’Éric Somé au bénéfice du doute. Il estime que ces deux agents ont agi sans une vraie intention de nuire. Le ministère public demande au tribunal de reconnaître le chef d’agence coupable des faits de soustraction de biens dans le secteur privé et de blanchiment de capitaux.

En répression, le parquet appelle le tribunal à le condamner à une peine de 36 mois dont 24 mois fermes. Il demande au tribunal de le condamner également au paiement d’une amende de 167 700 000 F CFA. Et qu’il lui interdise d’exercer des tâches au niveau de certains postes bancaires, pour une durée de 6 ans. La décision du tribunal est mise en délibéré pour le 7 juillet.

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