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Trading au Burkina Faso : 20 personnes poursuivies pour plusieurs faits dont l’escroquerie aggravée

L’Assemblée législative de transition a tenu une séance plénière ce 18 avril 2023. Au cours de cette séance, le député Daniel Zoungrana a adressé une question orale au ministre chargé de l’Économie, Aboubacar Nacanabo, sur la situation des investisseurs en trading, après la décision de justice qui ordonne la cessation de leurs activités. Devant la représentation nationale, le ministre a indiqué qu’à ce jour, 20 personnes sont poursuivies au Burkina Faso pour plusieurs faits liés à l’activité de trading. 

Le ministère Nacanabo a tout d’abord tenu à clarifier la notion de trading. « Le trading est une activité qui consiste à faire de la spéculation sur les marchés financiers dans le but de réaliser des profits. Il consiste à acheter ou à vendre différents types d’actifs financiers tels que des actions, des devises, des matières premières et des crypto-monnaies », explique-t-il. Quatre ans après la décision de justice sur l’activité de trading au Burkina Faso, le ministre fait le point.

A ce jour, 9 personnes morales et 11 personnes physiques sont poursuivies pour des faits d’escroquerie aggravée, complicité d’escroquerie aggravée, délit d’apparence, soustraction frauduleuse à l’impôt, tentative de blanchiment de capitaux, blanchiment de capitaux et complicité de blanchiment de capitaux. Selon le ministre de l’Économie, le préjudice causé est estimé à 20 milliards FCFA et on déplore des milliers de victimes.

Concernant la procédure, l’organe judiciaire a procédé entre autres à des gels de comptes, plusieurs auditions de victimes et de témoins et des interrogatoires des personnes mises en examen, car certaines personnes poursuivies sont en fuite. Des mesures de dégel prises pour permettre le paiement de certains investisseurs, la saisine du gérant de la plateforme et une demande d’entraide judiciaire aux autorités judiciaires des Emirats Arabes Unis en vue d’interpeller et d’extrader une personne mise en examen et en fuite à Dubaï.

Par ailleurs, les députés ont souligné la lenteur du processus judiciaire. Celaa trait, à en croire le ministre, à la complexité du dossier, car il n’est pas maîtrisé par tous, à la nouveauté de l’activité qui n’est pas récurrente dans les tribunaux et au nombre élevé de victimes. A cet effet, il rassure que le gouvernement prendra ses responsabilités une fois que le verdict sera connu.

« On n’a pas été arnaqué », Edmond Somé, investisseur

« Depuis que nous nous sommes engagés, nous avons été payés par les traders. Ce n’est pas de l’arnaque. Lorsqu’on fait la levée de fonds, on nous donne un contrat (…) Les responsables de trading n’ont jamais dit qu’ils ne pouvaient pas payer », précise Edmond Somé. 

Pour lui, les investisseurs ne rencontraient aucun problème depuis le début de leurs opérations, mais l’implication du gouvernement a mis les investisseurs dans des situations inconfortables, notamment le gel des avoirs des sociétés de trading. « Le gouvernement a permis l’installation de ces sociétés au Burkina. Donc, il est responsable et doit s’assumer », renchérit-il. Déçu par la séance du jour, il espère que le gouvernement va rembourser au moins leur capital.

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