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Tentative de putsch en Guinée-Bissau : La CEDEAO condamne et appelle à l’arrestation des auteurs

Dans un communiqué daté du 1er décembre, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) “condamne fermement les violences et toutes les tentatives visant à perturber l’ordre constitutionnel et l’État de droit en Guinée Bissau”. L’instance sous-régionale appelle “à l’arrestation et à la poursuite des auteurs de l’incident conformément à la loi”.

“La CEDEAO a appris avec une profonde préoccupation les violences qui ont éclaté à Bissau aux premières heures du vendredi 1er décembre 2023”, indique le communiqué.

Elle exprime “son entière solidarité avec le peuple et l’autorité constitutionnelle de Guinée Bissau”.

Cause

Dans la nuit de jeudi à vendredi 1er décembre, des affrontements ont éclaté entre les éléments de la garde nationale, retranchés dans une caserne du sud de la capitale Bissau, et les forces spéciales de la garde présidentielle.

Ph. d’illustration

Des éléments de la garde nationale ont fait irruption dans les locaux de la police judiciaire pour en extraire le ministre de l’Économie et des Finances, Souleiman Seidi, et le secrétaire d’État au Trésor public, Antonio Monteiro, selon des responsables de l’armée et du renseignement.

Ces combats ont fait au moins deux morts, selon un responsable militaire qui annonce aussi six soldats blessés évacués vers le Sénégal voisin.

Le Président Embalo dénonce “une tentative de coup d’État » 

Le Chef d’État Bissau-guinéen était à la COP28 à Doubaï lors des faits.

Umaro Sissoco Embalo s’exprimant à la COP28

Il a dénoncé dès son retour à Bissau samedi dernier, « une tentative de coup d’État » qui aura « de lourdes conséquences ».

« J’étais à Dubaï où j’ai pris part à la COP28. Je ne pouvais pas rentrer à cause de la tentative de coup d’État. Je tiens à vous dire que cet acte aura des conséquences graves », a déclaré le président Embalo à la presse.

« Il y avait des indices; nous allons vous les montrer. Ce coup d’État a été préparé avant le 16 novembre (date des célébrations du 50e anniversaire des forces armées) », a-t-il poursuivi.

Le calme est revenu vendredi en milieu de matinée avec l’annonce de la capture ou la reddition du commandant de la Garde nationale, le colonel Victor Tchongo.

Une commission d’enquête

Les deux membres du gouvernement ont été interrogés par la police judiciaire sur instruction du Procureur général nommé par le Président, à propos d’un retrait de dix millions de dollars des caisses de l’État.

« Le colonel Tchongo n’est pas un fou. Il a été envoyé par quelqu’un pour entrer dans les installations de la PJ exfiltrer Souleiman Seidi. L’empire des lois doit fonctionner. Le Procureur général est l’avocat de l’État », a dit Umaro Sissoco Embalo.

Le président a ensuite annoncé qu’une commission d’enquête sera constituée lundi (aujourd’hui, NDLR).

« On n’organise pas un coup d’État contre le président de l’Assemblée nationale, encore moins contre un Premier ministre, mais contre le président de la République commandant en chef des armées », a-t-il relevé.

Instabilité politique

Le Président Embalo semble l’un des “plus chanceux” parmi ses pairs de la sous-région.

En moins de deux ans, son régime a “dejoué” deux tentatives de Coup d’État.

En février 2022, il a accusé un ex-chef de la marine nationale et deux autres hommes arrêtés dans le passé par l’agence américaine antidrogue (Drug Enforcement Administration, DEA) d’être derrière ce qu’il a présenté comme la tentative de Coup d’Etat avortée.

Le Président Umaro Sissoco Embalo aux côtés d’autres officiels bissau-guinéens et étrangers à l’occasion de la célébration des festivités des 50ans de l’indépendance et de la fête de l’armée le 16 novembre 2023/ Ph. d’archives

L’officier supérieur investi président en février 2020 avait alors déclaré vouloir résoudre les tensions politiques dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, qui a connu dix coups ou tentatives de coup d’État depuis 1974.

Cette ancienne colonie portugaise indépendante depuis 1973 a une longue histoire d’instabilité politique et de coups d’État militaires, dont le dernier remonte à 2012.

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