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Suspension du Cash transfert : « Ces ressources financières pourraient contribuer à alimenter les groupes armés » (Me Kyelem de Tambèla)

Le chef du gouvernement burkinabè a abordé, le 30 mai, face aux députés, la question de la suspension du cash-transfert dans les zones à fort défi sécuritaire. Ce système de transfert d’argent pourrait contribuer au financement du terrorisme, a-t-il affirmé.

Le cash-transfert a été utilisé par le gouvernement et certains de ses partenaires afin de soulager les personnes vulnérables, particulièrement les Personnes déplacées internes (PDI). Cependant, les finalités de cet argent ne sont pas toujours connues et contrôlées par les donateurs et le gouvernement.

Le Premier ministre dénonce le fait que la pratique du cash transfert par les organisations œuvrant dans l’humanitaire ne suit pas une approche concertée avec le gouvernement et les services techniques. La suspension est survenue en mars dernier dans trois régions : le Centre-Nord, l’Est et le Sahel. Elle a été cependant levée le 25 avril 2023 dans la région de l’Est.

« Les bénéficiaires dans ces zones ne sont pas connus et ces ressources financières pourraient contribuer à alimenter les groupes armés terroristes », a-t-il avancé. Cette situation est d’autant plus dangereuse lorsqu’il n’y a pas de mécanisme de « suivi des opérations de cash-transfert effectuées par les humanitaires ».

Hama Ly, député à l’Assemblée législative de transition (ALT), pense que cette décision du gouvernement est à saluer. Pour lui, la reconquête du territoire est plus importante que cette forme d’aide qui rend dépendants les bénéficiaires.

« Dès lors qu’on se rend compte qu’il y a des déperditions, c’est-à-dire des cash octroyés à des bénéficiaires que l’on ne connaît pas du tout, qu’on ne maîtrise pas les destinations du cash, c’est que quelque part, nous finançons nos ennemis », a-t-il confié. Pour lui, il est plus judicieux de suspendre ces cash-transferts et trouver un autre moyen de voler au secours des personnes vulnérables.

Dans le cadre du programme d’appui au développement local (PADEL), le Premier ministre a révélé que plus de 564 935 ménages pauvres et vulnérables ont bénéficié de cash-transfert pour un montant de plus de 41 milliards FCFA.

Le chef du gouvernement pense que cette situation doit prendre fin. Ainsi, il prévoit avec les membres du gouvernement de tenir très prochainement un cadre de concertation avec les acteurs de l’humanitaire œuvrant dans l’octroi des cash-transfert afin de travailler en synergie. Cela devrait réduire, voire éviter les risques de financement du terrorisme.

De plus, il recommande à ces acteurs de se pencher sur la promotion des activités rémunératrices de revenus afin de rendre les bénéficiaires financièrement autonomes.

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