Plusieurs manifestants ont pris d’assaut les rues de la capitale burkinabè ce 7 juin. Ils affirment protester contre un récent rapport publié par le Haut-Commissariat des Nations-unies aux Droits de l’Homme (HCDH). Ce rapport accuse, selon eux, les Forces de défense et de sécurité burkinabè, de commettre des exactions contre des populations civiles. “Nous exigeons que ces accusations soient publiquement rétractées pour rétablir l’honneur de nos soldats et de notre nation”, indique la déclaration adressée au HCDH.
Ils ont été nombreux à répondre à l’appel de la Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC) ce vendredi.
Munis de drapeaux burkinabè et russes, de pancartes et de vuvuzelas, ils se sont rendus à la représentation des Nations-unies à Ouagadougou. Afin de transmettre un message au Représentant résident de cette organisation. La note a d’ailleurs été lue publiquement.
“Accusations portées contre les soldats burkinabè”, tel est l’objet de la lettre dont le destinataire est le Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme.
“La CNAVC a appris avec consternation, par une déclaration, votre préoccupation concernant l’augmentation du nombre de civils tués par des militaires au Burkina Faso”.
Selon cette organisation de la société civile, le Burkina, membre de l’ONU, fait face à une guerre qui lui a été imposée depuis plus de 8 ans par “des terroristes soutenus par des puissances extérieures”.
“Durant cette longue traversée du désert, le peuple burkinabè attendait anxieusement la main secourable de cette grande organisation de défense des droits des peuples qu’est l’ONU. Mais l’attente fut vaine !”, a-t-elle déploré.
C’est donc avec surprise et indignation, dit-elle, “que nous apprenons ces accusations formulées par l’ONU à l’encontre de nos vaillants soldats burkinabè, les accusant de massacrer des civils”.
Par ailleurs, la CNAVC dénonce des “allégations gravissimes” qui sont, selon elle, non seulement injustes, mais aussi “profondément blessantes” pour ceux qui risquent leur vie, chaque jour, pour protéger les populations.
L’armée burkinabè est composée de “soldats consciencieux qui ont démontré leur professionnalisme dans plusieurs missions onusiennes à travers le monde”, affirme cette organisation.
Et elle ne se limite pas là. “Comment ose-t-on les accuser de massacrer leurs propres frères et sœurs qu’ils sont en train de protéger comme la prunelle de leurs yeux?”, s’interroge-t-elle.
Elle dénonce également une mauvaise exploitation de la question des droits de l’homme.
“II est plutôt impérieux, pour vous le Haut-commissaire aux Droits de l’Homme de s’intéresser à la plainte du gouvernement du pays frère, le Mali contre la France depuis le 15 août 2022 et qui dort toujours dans les tiroirs du Conseil de Sécurité de l’ONU. II s’agit justement de cette France qui a formé et armé les terroristes contre les pays du Sahel, dont le Burkina Faso”, a-t-elle déclaré.