La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en session extraordinaire le 10 août à Abuja, estime que « les putschistes sont les seuls responsables de la souffrance des Nigériens ». Le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, fait le point des grandes décisions du sommet.
« Les putschistes sont responsables des sanctions. S’il n’y avait pas eu de tentative de coup d’État, il n’y aurait pas eu de sanctions », a insisté Alassane Ouattara. Il exprime sa désolation concernant la situation au Niger. « Ça fait plus d’une semaine que ce pauvre peuple n’a pas d’électricité dans la plupart des régions. La nourriture commence par manquer. La famine pourrait s’installer dans le pays; les gens ne peuvent retirer que 10 mille francs par jour », affirme-t-il. « La Côte d’Ivoire a des relations fortes et spéciales avec le Niger (…) Nous souffrons de voir ce pays frère soumis à des sanctions ».
Le président ivoirien indique que des émissaires, dépêchés par la CEDEAO au Niger, en vue d’une résolution pacifique de la crise, n’ont pas été reçus par les putschistes. « Cela est contraire à nos traditions africaines et constitue un manque de respect pour ces hautes personnalités, pour le Nigeria et pour la CEDEAO » martèle-t-il.
Possible intervention militaire
Alassane Ouattara note « un manque de volonté » des putschistes de rendre le pouvoir au président Bazoum « démocratiquement élu ». Par conséquent, « les chefs d’État ont décidé, dit-il, d’activer la force en attente et de déployer cette force pour rétablir l’ordre constitutionnel ». Son pays y participera avec « un bataillon ». « La Côte d’Ivoire a pris toutes les dispositions financières.(…) La Côte d’Ivoire est prête », a-t-il affirmé
Selon les conclusions du sommet, les chefs d’Etat de la CEDEAO sont déterminés à rétablir le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions de président « démocratiquement élu » du Niger.