Le Sénégal célèbre ce 4 avril, le 64e anniversaire de son accession à l’indépendance. Le nouveau Président, Bassirou Diomaye Faye, s’est adressé à la Nation. Le successeur de Macky Sall entend mener une politique qui unie les Sénégalais. “En tant que chef suprême des armées et garant de l’unité nationale, je suis déterminé à préserver notre vivre-ensemble”, déclare-t-il.
L’inspecteur des Impôts, qui a quitté la prison le 14 mars dernier, envisage de mener une politique de rassemblement. Et poursuivre les chantiers de ses prédécesseurs. “ C’est sur la base de ces lègues que je veux poursuivre avec vous notre quête collective du Sénégal de nos rêves”, a-t-il indiqué.
“Les forces armées au cœur de la cohésion nationale”. Tel est le thème retenu pour le 64e anniversaire de l’indépendance du Sénégal. Pour le Président Faye, ce thème interpelle les Sénégalais par son actualité.
“Il nous rappelle qu’au-delà du cérémonial, la fête nationale est surtout l’occasion d’une introspection individuelle et collective sur notre commun vouloir de vie commune. Nos forces de défense et de sécurité, sous le concept armée-nation, symbolisant la diversité et la cohésion de leurs composantes socio-culturelles, nous offrent un bel exemple de ce que doit être le vivre-ensemble sénégalais”, a-t-il relevé. Le Président sénégalais affirme ainsi son engagement dans un combat pour l’unité de son pays.
“En tant que Chef suprême des armées et garant de l’unité nationale, je suis déterminé à préserver notre vivre-ensemble, hérité de nos ancêtres, parce que nous n’avons qu’une seule patrie, le Sénégal, notre abri commun, que nous aimons tous, qui ne commence pas par nous et ne finit pas avec nous”, a-t-il lancé.
Dans cet esprit, poursuit-il, “mon rôle, et je l’assume pleinement, est de tendre la main à toutes et à tous pour rassembler, rassurer, apaiser et réconcilier”. Cela afin de conforter la paix, la sécurité et la stabilité indispensables au développement économique et social de notre pays.
“De l’est à l’ouest, du nord au sud, je souhaite que notre cher Sénégal reste uni et indivisible, en paix, en harmonie avec notre devise nationale « Un peuple, un but, une foi »”, a-t-il déclaré.
Cette cohésion, dit-il, est aussi importante pour la génération actuelle que pour celles à venir.
“ Sur la base de nos besoins prioritaires, nous travaillerons ensemble pour endogénéiser notre économie”, a-t-il ajouté.
Il envisage de prendre des mesures fortes dans les jours à venir. Cela après des concertations avec les acteurs concernés. Il entend ainsi tirer leçon du passé pour bâtir un avenir radieux pour le Sénégal.
“De l’indépendance à nos jours, notre système politico-institutionnel et judiciaire a vécu bien des péripéties, les unes plus heureuses que les autres. 64 ans après, le moment me semble venu de tirer les leçons de nos réussites et de nos échecs pour une gouvernance publique plus moderne, plus républicaine et plus respectueuse des droits humains”, a-t-il relevé.
Sur les questions politiques et électorales, Bassirou Diomaye Faye entend également convoquer “de larges concertations avec la classe politique et la société civile”. Il a ainsi annoncé une réforme du système électoral, notamment le remplacement de la Commission électorale nationale autonome (CENA) par une Commission électorale nationale indépendante. Avec un renforcement de ses moyens de fonctionnement et de ses prérogatives, la rationalisation du nombre de partis politiques ainsi que leur financement, l’inscription sur le fichier électoral “concomitamment à la délivrance de la pièce nationale d’identité”.
Il envisage également de redonner une bonne image à la justice sénégalaise. L’Inspecteur des Impôts ainsi que son Premier ministre, Ousmane Sonko, ont quitté la prison le 14 mars dernier.
Ils avaient par ailleurs dénoncé une instrumentalisation de l’appareil judiciaire par l’administration Macky Sall.
“Pour redorer le blason de la justice, lui redonner le prix qu’elle mérite et la réconcilier avec le peuple au nom duquel elle est rendue, j’entends organiser des assises regroupant les professions du métier, magistrats, avocats, huissiers, greffiers et autres auxiliaires de justice, les professeurs d’université et les citoyens”, a-t-il annoncé.
Cela pour identifier des pistes de solution aux problèmes de la justice. Dans sa quête d’un Sénégal meilleur, au bénéfice de tous, le Président Faye entend instaurer “une gouvernance vertueuse” fondée sur l’éthique de responsabilité et l’obligation de rendre compte.
La politique d’union du Président Faye va au-delà des frontières nationales. Il envisage de veiller, maintenir et raffermir des “relations de bon voisinage et de solidarité agissantes” au sein des organisations communautaires. Notamment la Cédéao et l’Uémoa.
“Héritier de l’idéal panafricaniste de Cheikh Anta Diop et de Léopold Sédar Senghor, un des pairs fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine, nous demeurons fermement engagés dans la construction de l’intégration africaine et la réalisation des objectifs de la zone de libre-échange continentale africaine”, a-t-il lancé.
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