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Ré-inhumation de Thomas Sankara : les arguments qui ont fait plier les doléances de la famille

Le Capitaine Thomas Sankara ne sera pas ré-inhumé au monument des martyrs de Ouaga 2000 ou à un autre endroit comme souhaité par sa famille. L’ancien chef d’Etat burkinabè et ses 12 compagnons assassinés le 15 octobre 1987 reposeront définitivement au Mémorial Sankara. Dans un communiqué ce 17 février, le gouvernement indique que « le choix de ce lieu est principalement fondé sur des impératifs socioculturels et sécuritaire d’intérêt national ».

Le Conseil de l’Entente qui abrite aujourd’hui le Mémorial Sankara est « un lieu de recueillement inadéquat pour toute la charge qu’il recèle ». Cet argument de la famille Sankara qui a sollicité une grâce présidentielle pour inhumer l’ancien chef d’Etat dans un autre endroit n’a pas reçu un écho favorable auprès des autorités de la transition. Selon les explications données par le Colonel-major Sibiri Coulibaly, Chef du service des pompes funèbres militaires, c’est le site du Mémorial qui convient à toutes les autorités impliquées dans le processus de ré-inhumation.

Trois arguments jouent en faveur de ce choix, selon le Colonel-major. Il s’agit premièrement des conditions du décès. Président du Conseil national de la Révolution, le Capitaine Thomas Sankara a engagé le Burkina Faso dans une dynamique anti-impérialiste depuis sa prise de pouvoir par coup d’Etat le 4 août 1983. Son discours tranché et ses prises de position lui ont valu des inimitiés. Il est assassiné par certains de ses frères d’armes le 15 octobre 1987. « Les autorités coutumières ont fait savoir qu’il faut ramener les restes de Thomas Sankara là où le drame a eu lieu », indique le Colonel-major Sibiri Coulibaly à la RTB.

Les deux autres arguments consistent au fait que Thomas Sankara est un militaire et un ancien chef d’Etat. « Sankara est militaire et étant militaire, son corps appartient à l’armée. C’est donc l’armée qui s’occupe du tout, tout en associant les familles… Etant chef d’Etat, le corps de Thomas Sankara appartient à la nation tout entière », explique le Chef du service des pompes funèbres militaires qui indique qu’il y a un décret qui encadre les obsèques d’un président qui meurt dans l’exercice de ses fonctions.

Il faut noter que, la cérémonie de ré-inhumation est fixée au jeudi 23 février 2023. Selon le communiqué du gouvernement, « la cérémonie de ré-inhumation se fera selon des rites funéraires coutumiers et religieux dans la stricte intimité de la famille des défunts. Elle n’est donc pas ouverte au public. Seules les personnes dument conviées ou autorisées pourront y prendre part ». Le même communiqué indique que conformément aux textes en vigueur, une cérémonie solennelle d’hommage sera rendue au président Thomas Sankara le 15 octobre 2023.

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