Le Comité conjoint de supervision (CCS) du projet « Dorsale Nord d’interconnexion électrique » a tenu ce lundi 27 février 2023 à Ouagadougou sa sixième réunion statutaire. Présidée par le ministre burkinabè des Mines, Simon Pierre Boussim, cette réunion qui a mobilisé les acteurs du secteur des énergies de différents pays, vise à établir le bilan à mi-parcours du projet lancé en 2019 et dont l’opérationnalisation est prévue pour 2024, malgré les contraintes sécuritaires auxquelles font face plusieurs pays.
Initié par le Système d’échanges d’énergie électrique Ouest Africain, en anglais West African Power Pool (WAPP), le projet Dorsale Nord d’interconnexion électrique a pour objectif de faciliter les échanges d’énergie électrique dans la sous-région et d’accroître l’accès à l’électricité aux populations du Burkina, du Bénin, du Niger, du Nigéria et du Togo. Sa mise en œuvre est sous la supervision d’un Comité conjoint qui regroupe les Directeurs généraux des Sociétés d’électricité et représentants des ministères en charge de l’Energie et des Finances des pays concernés.
Le projet s’étend sur une distance de 800 km avec une tension de 330 KV. Il devrait augmenter la puissance électrique et énergétique des pays membres du WAPP, d’où la nécessité de tenir une rencontre pour examiner l’avancée des travaux, lister les contraintes et proposer des solutions pour accélérer sa réalisation. Pour le ministre burkinabè de l’Énergie, la sixième rencontre du CCS est « capitale pour subvenir aux besoins des populations en termes d’énergie ».
Deux ans après la mise en œuvre du projet, le Comité conjoint de supervision se dit satisfait des avancées réalisées, même s’il note un retard dans l’exécution des travaux. « La mise en œuvre du projet a débuté il y a longtemps. L’état d’exécution du projet est un peu moins de la moitié. Cependant, des actions sont en cours pour rattraper le retard », a indiqué le Secrétaire général du WAPP, Siengui Apollinaire Ki.
Au titre des réalisations à mi-parcours du CCS, on note la mise en vigueur des contrats de travaux des lots des lignes de transport et de construction des postes électriques, la finalisation de l’actualisation des inventaires des biens, le recensement des personnes affectées par le projet, la mise à jour du plan d’action de réinstallation des différents pays, l’élaboration des plans de protection de la biodiversité à la traversée des zones ayant un statut particulier au Niger et au Burkina Faso, la remise des sites de construction aux entreprises en charge des travaux des postes électriques et le lancement des paiements des indemnisations aux personnes affectées par le projet.
« L’insécurité pourrait ralentir le projet », Daniel Sermé
En marge de la 5ᵉ réunion du CCS, tenue le 12 janvier dernier, le deuxième Comité de coordination ministérielle du WAPP a décidé de mettre en place un Comité de coordination pour la sécurité. Déjà établi dans certains pays, ce Comité va permettre, selon le Directeur général de la SONABEL, Daniel Sermé, de faciliter les travaux en assurant la sécurité nécessaire. Il est prévu le déploiement des Forces de défense et de sécurité sur le terrain pour permettre aux entreprises de faire le travail en toute sécurité.
À en croire le Directeur général de la SONABEL, les travaux pourraient être retardés parce que les entreprises ne pourront pas avoir la bonne cadence du fait de l’inaccessibilité de certaines régions. « Ces entreprises seront amenées à attendre avant de continuer les travaux, cette situation nous amène à émettre des présomptions sur d’éventuels retards du projet », a-t-il conclu.
Pour la satisfaction de la demande en électricité des populations burkinabè, le Burkina Faso, à travers la SONABEL, a intégré le Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain, créé le 5 décembre 1999, afin de renforcer son système d’approvisionnement.