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Projet d’incendie du palais du Mogho Naaba : « les victimes de ces infractions sont le Mogho Naaba et la société burkinabè »(Procureur)

L’audience du procès Marcel Tankoano et autres a repris ce 24 juin au tribunal de grande instance Ouaga 1, avec les réquisitions du parquet. Selon le procureur, les victimes de ces infractions dont Marcel Tankoano serait le commanditaire, sont le Mogho Naaba et la société burkinabè. Il invite le tribunal à être ferme dans sa décision.

« Incitation à la divulgation de fausses informations, mise en danger de la personne d’autrui, provocation à un attroupement non suivi d’effets et incitation à la dégradation de biens » sont les faits retenus comme Marcel Tankoano. Pour le parquet, il est bel et bien l’auteur de ce plan. « M Tankoano est passé aux aveux partiels, lors de son audition. Il a avoué avoir demandé aux témoins Zakaria Tagnan et Mamadou Zigui de produire des audios appelant à brûler le palais du Mogho Naaba. Mais il a dit que face à leur refus,  il a abandonné le projet « , indique le parquet. 

En effet,  deux audios ont été diffusés sur les réseaux sociaux ; le premier appelle à incendier le palais du Mogho Naaba et le deuxième à le protéger. Selon le ministère public, l’effet escompté à travers ces audios était de provoquer un affrontement entre les deux groupes. « Les intentions de Marcel Tankoano sont claires. Il se pourrait qu’il y ait des blessés et même des morts » lors de cet affrontement, précise le procureur.

Les infractions commises par les autres prévenus à l’instar de Souleymane Belem sont également constituées selon le procureur. Pour lui, il n’y a pas de doute qu’ils étaient tous au parfum du plan dont Marcel Tankoano est le commanditaire.

« Vous avez la charge de rendre une décision juste »( Procureur)

« (…)  Ces personnes sont prêtes à brûler le pays pour un épi de maïs », clame le procureur. « Vous avez la charge de rendre une décision juste. Nous ne voulons pas d’aggravation mais nous ne voulons pas non plus qu’on minimise les faits », poursuit-il. Il explique qu’il s’en tient aux faits. 

« Je ne fais pas de démesure, je parle des faits. On a inventé des petits messages pour dire qu’on va brûler le palais et le protéger, afin de créer un affrontement entre les deux groupes. C’est la noblesse du Mogho Naaba qu’on met en avant pour mobiliser les mossi et leurs amis », dit-il. Il invite le tribunal à se souvenir de l’effet papillon, à savoir « un fait anodin peut avoir des conséquences énormes ».

« Vous vous imaginez combien de morts on aurait eu au Burkina si ce projet avait eu lieu? Personne ne peut entendre qu’on veut brûler le palais du Mogho Naaba sans réagir », avance le procureur qui souligne la gravité de la situation. Il invite le tribunal à porter un regard sur la personnalité des victimes qui ne sont autres que le Mogho Naaba et la société burkinabè.

Pour lui, la gravité va au-delà des faits et se mesure aussi à la qualité de la victime, à savoir le Mogho Naaba. « Il est vulnérable; si on veut l’attaquer, on peut », dit-il. Il précise qu’en plus du Mogho  Naaba, la société burkinabè est également une victime. « Elle est fragile par ce terrorisme qui nous divise depuis 7 ou 8 ans. Et ils décident de donner un coup de grâce à cette société ? », s’insurge-t-il.

 » Monsieur le président, il faut être ferme, loin de moi l’esprit de méchanceté. Soyez juste avec eux et être juste avec eux, c’est la fermeté », dit-il au juge.

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