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Procès Vincent Dabilgou : « On a tué l’État, on nous a tous égorgés » (Me Marcelin Ziba, avocat du REN-LAC)

Après l’audition des témoins, place à la constitution des parties. Me Marcelin Ziba, avocat du  Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) affirme que le détournement de 131 millions de francs CFA « a tué l’État », dans la mesure où ce montant aurait permis de réaliser des infrastructures. Le REN-LAC demande un dédommagement à hauteur de six millions de francs CFA.

« Que de coalitions, que de collusions  qui ont été formés dans ce dossier pour nous empêcher d’arriver à ce moment. Nous voici au moment fatidique où chacun sera mis face à son sort », observe Me Ziba. Plusieurs mois après les premières programmations du procès, il se réjouit de pouvoir enfin arriver à cette étape.

Selon lui, l’infraction de base est le « détournement de deniers publics » et elle est bel et bien caractérisée. Le tribunal doit en tenir compte, dit-il. La somme détournée a servi à financer les activités politiques du NTD. Citant les dispositions de l’article 332-17 du code pénal, il affirme que la peine en cas de détournement est de 11 à 21 ans et une amende égale au triple de la somme, si le montant est supérieur à 10 millions FCFA. Selon lui, cette peine est « faible » au regard de l’infraction.

« Je ne comprends pas pourquoi le législateur burkinabè n’a pas prévu une autre loi plus sévère pour condamner ceux qui volent plus de 10 millions de francs CFA. On peut dire qu’on a tué l’État, on nous a tous tué, on nous a tous égorgés », scande Me Ziba. Pour lui, ce sont ces actions qui font que la lutte contre la corruption n’avance pas au Burkina Faso. 

« Je crois en la version de Séré (ex-DAF du ministère des Transports). Tous les acteurs étaient informés que (l’ex-ministre) Dabilgou avait besoin d’argent pour sa campagne (…) Il y en a qui reconnaisse les faits et d’autres nient. Vous êtes amenés à apprécier », dit-il aux juges. 

Le REN-LAC a également demandé la dissolution du NTD et la déchéance des droits civils et politiques de certains prévenus. Pour lui, un tel parti ne devrait pas rester dans le paysage politique. 

Le REN-LAC demande un dédommagement de six millions frans CFA

Dans l’affaire Dabilgou, le REN-LAC s’est constitué partie civile. « On est désemparé;  on juge, on condamne et on est là encore. Jugez à la hauteur du préjudice subi », dit-il. Le REN-LAC demande trois millions de francs CFA au titre des dommages et intérêts et trois millions de dommages au titre des frais non compris dans les dépens. 

L’audience reprend lundi au TGI Ouaga 1.

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