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Présidentielle au Sénégal : La date sera choisie lors d’un dialogue politique ce lundi

Le Président sénégalais, Macky Sall, a accordé, ce 22 février, une interview à des médias nationaux. Il a été essentiellement question de l’élection présidentielle, initialement prévue le 25 février. Le Conseil constitutionnel avait précédemment annulé la décision du Chef de l’État concernant le report de cette élection. Macky Sall a annoncé, ce jeudi, un dialogue national qui réunira l’ensemble des “forces vives de la Nation”. Une date sera choisie pour la prochaine élection présidentielle. 

Le mandat du Président Macky Sall prend fin le 2 avril prochain.

Face à la presse ce jeudi, il a indiqué qu’il quitterait sa fonction de Président après cette date.

“Le 2 avril, ma mission se termine à la tête du Sénégal. Il faut que cela soit très clairement étayé”, a-t-il déclaré.

Il a alors annoncé un dialogue national, qui, dit-il, réunira “l’ensemble des forces vives du pays” à partir de lundi. Ces échanges devraient durer “deux jours au maximum”.

Selon le Président sénégalais, ce dialogue se penchera sur l’idée d’un consensus concernant la date de l’élection présidentielle. Il se prononcera également sur la gestion de l’État après l’expiration du mandat de l’actuel Président le 2 avril.

“Je souhaite que les acteurs regardent l’intérêt supérieur de la nation dans ce contexte bien particulier. Qu’ils regardent comment nous allons enjamber. J’écouterai ce que le dialogue dira”, a-t-il promis.

Après le dialogue politique, le Conseil constitutionnel interviendra en dernier ressort.

Les membres du Conseil constitutionnel

“Il n’a jamais été question de dépasser le terme de mon mandat constitutionnel malgré les procès d’intention”, déplore-t-il.

Le Conseil constitutionnel, après annulation du décret portant report de la convocation du corps électoral, avait indiqué que les autorités compétentes du Sénégal, notamment le Chef de l’Etat, devraient prendre un décret qui convoque, à nouveau, les électeurs avec la précision de la nouvelle date. Ce décret sera pris après la concertation nationale, précise Macky Sall.

“Si on trouve ce consensus, je prendrai le décret immédiatement pour fixer la date. Si un consensus n’est pas trouvé, la balle sera renvoyée au Conseil constitutionnel”. Il promet alors de passer le flambeau, au cas où l’élection présidentielle a lieu avant le 2 avril. Et de s’en remettre aux décisions du Dialogue et du Conseil constitutionnel au cas où l’élection a lieu après la fin du mandat.

“Si on arrive à faire l’élection avant le 2 avril, je passerai le témoin le 2 avril. Si le processus ne finit pas, ou s’il y a un second tour, le Président élu prendra le témoin du Président qui assurera la Transition entre la date du 2 avril, de l’élection et l’installation du nouveau Président”, a-t-il expliqué.

Macky Sall est cependant pessimiste quant à la possibilité de tenir l’élection dans 40 jours.

Selon lui, le code électoral sénégalais fixe des délais légaux concernant les élections. Toutefois, relève-t-il, il appartient au “dialogue national” de trouver un consensus, qui, dit-il, pourrait permettre d’outrepasser ces barrières.

“Si le dialogue trouve qu’il ne faut pas précipiter les choses au risque de faire des erreurs et aboutir à une élection qui peut avoir des tares, en ce moment, il indiquera la date”, a-t-il ajouté.

Toutefois, Macky Sall se veut clair: l’élection et la fin du mandat sont certes liées mais différentes.

Ainsi, l’élection peut se tenir avant ou après la fin du mandat. Et tout dépendra, selon lui, du consensus trouvé lors du dialogue. À défaut de ce consensus, l’arbitre qui est le Conseil constitutionnel décidera.

“Je ne veux pas faire l’objet d’une polémique stérile. Il appartient au Dialogue et au Conseil constitutionnel en dernier ressort de voir comment gérer la suite du processus. Mais ce qui est sûr, il n’y aura pas de vide”, a-t-il indiqué.

Parmi les acteurs qui participeront au dialogue, il a particulièrement mentionné les candidats dont les candidatures ont été validées mais également ceux qui n’ont pas été retenus. Les autres acteurs sont, entre autres, les partis politiques, la société civile, les religieux, les syndicats et le secteur privé.

En quête de paix

Macky Sall dénonce une campagne internationale de désinformation contre la situation politique au Sénégal et sa personne. Il dit privilégier la paix pour le Sénégal ainsi que sa stabilité.

Il espère alors que l’élection se tienne dans un climat apaisé.

Concernant l’affaire Ousmane Sonko, opposant en prison, il n’exclut pas la possibilité d’une amnistie ou d’une grâce présidentielle.

Ousmane Sonko/Ph. d’archives

“J’ai mis en avant la discrétion et tout ce qui peut aider à avancer. Nous allons prendre des dispositions pour arriver à ce pardon par toutes les voies de droit. Si nous devons prendre une loi d’amnistie et si cela doit permettre d’éviter ce que nous vivons aujourd’hui, nous le ferons”.

Il dit déplorer les cas de décès lors des manifestations, et entend mettre fin à cela.

“Nous devons préserver la vie et cela vaut des sacrifices. Chacun de nous doit, au-delà de sa personnalité, voir la stabilité du pays. Je suis prêt à aller aussi loin pour que tous bénéficient de ce pardon”.

Il privilégie donc une élection présidentielle dans un climat apaisé. “Mon objectif est de créer les conditions d’un apaisement et celles d’élection transparente et inclusive”.

Lire aussi | Présidentielle au Sénégal : Macky Sall prend “acte” de la décision du Conseil constitutionnel

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