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Niger : recalées à l’AG de l’ONU, les autorités militaires accusent Antonio Guterres, Emmanuel Macron et la Cédéao

La 78è session de l’Assemblée générale des Nations unies se tient au siège de l’organisation, à New York, du 19 au 26 septembre. Les représentants des pays africains, y compris ceux issus des gouvernements militaires, ont, à tour de rôle, pris la parole. Le représentant du Niger, lui, a été recalé.

Le Niger s’est finalement retrouvé avec deux représentants. Deux lettres de créance concurrentes ont été transmises à l’ONU. L’une est du gouvernement militaire formé à l’issue du putsch du 26 juillet qui a renversé le président Mohamed Bazoum. Et à ce titre, le nouveau ministre des Affaires étrangères, Bakary Yaou Sangaré, est allé représenter son pays.

L’autre lettre de créance est portée par le chef de la diplomatie nigérienne du régime de Bazoum, Hassoumi Massaoudou. Finalement, la lettre de créance du représentant des militaires nigériens a été rejetée. Et cela a créé colère et indignation à Niamey.

« Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et le gouvernement de la République du Niger prennent à témoin la Communauté nationale et internationale quant aux agissements perfides du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, qui sont de nature à saper tout effort de sortie de crise de notre pays, le Niger », tance le gouvernement militaire nigérien.

Des accusations également contre la France et la Cédéao. « Avec la complicité de la France et des deux chefs d’État francophones de la CEDEAO, le Secrétaire général des Nations Unies s’est fourvoyé dans l’exercice de sa mission en faisant obstacle à la pleine participation du Niger aux travaux de la 78ème session de l’Assemblée générale de l’ONU », affirment les autorités militaires nigériennes qui « récusent et dénoncent, avec force, cette ingérence supposée de Monsieur Guterres dans les affaires intérieures d’un État souverain ».

Dans le communiqué publié le 22 septembre, le Conseil national pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) affirme que « cette manœuvre de sape participe d’une logique de privatisation des relations diplomatiques, consistant à un deal cynique et entre copains pour faire taire la voix de la vérité et du bon sens au détriment du Niger et de son peuple ».

Le porte-parole d’Antonio Guterres, Stéphane Dujarric, a rejeté les explications avancées par le Niger : « En cas de lettres de créance concurrentes de la part d’un Etat membre, le Secrétaire général transmet la question à la commission de vérification des pouvoirs de l’Assemblée générale, qui délibère sur la question. Le Secrétaire général ne décide pas », a-t-il précisé.

Selon une source diplomatique citée par l’AFP, l’ONU a, dans le cas du Niger, reçu deux demandes différentes pour s’exprimer à l’Assemblée générale. L’une pour Bakary Yaou Sangaré et l’autre venant du gouvernement renversé. La question a donc été renvoyée à la commission de vérification des pouvoirs, qui ne se réunit en général pas avant l’automne. Aucun représentant du Niger n’était donc finalement prévu sur la liste des intervenants à l’Assemblée générale.

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