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Menace de mort contre des français : Nestor Poodassé écope de 6 mois de prison ferme

Nestor Poodassé, acteur de la société civile, a comparu ce lundi 27 février 2023, pour la deuxième fois, devant le Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso. Poursuivi pour des faits de menaces de mort, menaces sous conditions, d’intolérance envers une communauté étrangère, Nestor Poodassé est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés. Il est condamné à six (06) mois de prison ferme et à 2.000.000 de FCFA d’amende ferme.

Le 09 février 2023, la gendarmerie de Bobo-Dioulasso a interpellé Nestor Poodassé. L’acteur de la société civile, très connu pour son activisme politique, sera placé sous mandat de dépôt avant sa première comparution le 13 février. Renvoyé pour reconstitution des pièces du dossier, le procès a repris ce lundi 27 février 2023. A l’audience, il est reproché à l’acteur de la société civile d’avoir fait des menaces de mort, menaces sous conditions et d’intolérance envers une communauté étrangère vivant au Burkina Faso.

Les faits reprochés à Nestor Poodassé remontent au 03 octobre 2023. Quelques jours après le coup d’Etat qui a renversé le régime Damiba, il avait fait des déclarations jugées très graves à l’encontre des citoyens français sur la chaine de télévision « Afrique média ». A la barre, l’accusé affirme avoir tenu ces propos, car ils auraient appris que l’ex président Damiba s’était réfugié au camp militaire français à Kamboinssin et préparait une contre-offensive.

Selon l’accusé, ses déclarations sont des tentatives d’intimidation qui ont porté ses fruits, puisque, moins de 30 minutes après ses déclarations, les autorités françaises ont fait sortir une note pour déclarer qu’ils ne s’ingéreront pas dans les affaires internes du pays. 

A l’audience, le procureur a fait remarquer que, dans cette même interview, le président de Planète des jeunes panafricanistes (PJP), Nestor Poodassé, a lancé un mot d’ordre invitant les fonctionnaires à une ville morte. « Toutes les institutions et administrations devraient rester fermées ». Ceux qui n’allaient pas coopérer, Nestor Poodassé rassurait que son organisation et lui, allaient les aider à fermer volontairement et rentrer à la maison.

Dans sa plaidoirie, le procureur a requalifié les faits de menaces de mort en menaces sous conditions. Il estime que les propos de Nestor Poodassé sont d’ordre à inciter à la violence, surtout qu’après s’être prononcé, il ne pouvait plus contrôler les humeurs et les actes des populations. Dans ses réquisitions, le procureur a jugé qu’il plaise au tribunal, de reconnaître Nestor Poodassé coupable des faits de menaces sous conditions et d’intolérance envers une communauté. En répression, le procureur requiert une peine de deux (02) ans, dont un (01) an ferme et une amende ferme de 2.000.000 de FCFA.

Pour l’un des conseils de Poodassé, notamment Maître Ambroise Farama, la défense se satisfait déjà de la requalification des faits de menaces de mort par le parquet. Mais, il appelle le tribunal à tenir compte de certaines situations qui peuvent atténuer la situation de son client. « M. Poodassé serait un délinquant mineur, car n’ayant jamais fait la prison », plaide l’avocat. Il a ensuite fait cas des charges familiales de son client, qui a une femme et est père de trois enfants.

En outre, la défense demande au tribunal de tenir compte de la situation nationale au moment des faits. « Le fait que les capitaines ont fait le communiqué N04 du MPSR 2, pour dire que l’ex-président était dans la base militaire française, et préparaient une contre-offensive, cela signifie qu’ils ont, eux aussi, contribué à enflammer la toile », avance-t-il. 

Toujours comme situation atténuante, la défense a évoqué la conférence de presse qu’a tenue la PJP le lendemain de l’entretien pour demander aux militants de rejoindre leurs domiciles, car elle a eu gain de cause. Pour la défense, la mission de Nestor Poodassé, c’est participer à l’éveil de conscience. C’est pourquoi, elle a appelé le tribunal à verbaliser l’accusé et lui montrer les bonnes voies à suivre à l’avenir. 

Le tribunal, statuant publiquement, contradictoirement, en matière pénale et en première instance, reconnaît Nestor Poodassé coupable des faits de menaces sous conditions et d’intolérance envers une communauté étrangère. En répression, le condamne à une peine de 24 mois de prison dont 06 fermes et au payement d’une amende ferme de 2.000.000 FCFA. Les parties ont 15 jours pour faire appel.

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