La Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC), qui dit soutenir le pouvoir du Capitaine Ibrahim Traoré, organise ce 22 août une manifestation à Ouagadougou. Elle désapprouve la déclaration de l’intersyndicale des magistrats concernant la récente réquisition de magistrats pour le front de lutte contre le terrorisme. Elle entend remettre, à ce sujet, un message au Palais de justice.
“Nous avons une déclaration à remettre au ministre de la Justice”, clament les manifestants. Ils ne sont visiblement pas contents de la déclaration de l’intersyndicale des magistrats suite à la réquisition de magistrats pour participer, sur le terrain, aux opérations de lutte contre le terrorisme. Le 15 août dernier, l’intersyndicale a dénoncé ces réquisitions. Estimant qu’elles n’étaient “ni plus ni moins que des actes d’humiliation et d’intimidation des magistrats dans l’exercice de leurs fonctions”.
La Coordination des associations de veille citoyenne, elle, estime que tout citoyen devrait se montrer disponible pour servir la nation, notamment sur le front de lutte contre le terrorisme.
Munis de drapeaux aux couleurs nationales et de sifflets, ils ont décidé de manifester leur mécontentement vis-à-vis des magistrats. L’un des membres de la CNAVC, Hamadé Maïga, estime que les magistrats n’ont aucune raison de ne pas être réquisitionnés. Il évoque le décret d’avril 2023 qui stipule que tout Burkinabè âgé d’au moins 18 ans peut être réquisitionné pour le front. “Pourquoi eux, les magistrats, ne devraient-ils pas être réquisitionnés ?”, questionne-t-il. Avant d’ajouter : “Ils sont Burkinabè comme les autres; ils doivent donc accepter d’aller au front”.
Des femmes sont de la partie. Selon Ami Sawadogo, présidente de la fédération Teel-taaba, les magistrats doivent répondre à l’appel pour le front. Tout Burkinabè doit être fier de combattre pour le pays, dit-elle. Elle fonde l’espoir que le message parvienne “à qui de droit”.
Hamadé Maïga revient à la charge et affirme sans détour ceci : “Nous voulons que le Capitaine Ibrahim Traoré soit le président du Conseil supérieur de la magistrature”. “Nous avons confiance en lui et nous savons qu’il ne trahira pas le peuple. C’est pourquoi nous voulons qu’il soit le président des magistrats”, ajoute-t-il.
Et il est confiant que le message soit entendu. “Nous sommes le peuple, nous sommes la jeunesse et nous sommes écoutés”, affirme-t-il. “S’il refuse, nous savons où aller pour nous faire entendre”, ajoute-t-il.
Les voici donc qui se dirigent vers le palais de justice. Mais ils sont confrontés à un obstacle. En face d’eux, les forces de sécurité ont érigé des barrières.
A suivre.